Sept heure et demie
Un putain d'matin d'hiver, j'suis d'jà réveillé
Hier épuisé, j'me suis couché trop tôt
Abîmé par la semaine, mon Paris n'est pas romantique
J'vais pas marcher les yeux grands ouverts près d'la Seine
Et les anges qui visitent mes nuits, ne rêvent pas d'être à ma place
Puis ils ont mieux à faire, réparer l'cœur d'la famille d'Adama
Toujours pas d'fleurs sur l'béton, à part pour les hommages à nos défunts
J'ai beau crier, j'ai plus d'voix, les orages recouvrent nos destins
J'comprends pas c'qui m'cloue au lit
Malgré l'soleil, les vents glacés qui réveilleraient tout mon corps
À part si on a b'soin d'moi, mes jours sont morts
Dévorer la terre me paraît loin
Mais j'garde espoir tant qu'j'ai toujours des poumons d'or
Hier encore éclaté, par ce que mes nuits pourraient m'offrir
J'pensais pas qu'un jour, j'aurai besoin d'tester la drogue dure
La trotteuse me torture, les esclaves du temps échouent souvent dans les asiles d'infortunes
J’emmerde le gris, le vent et mes va-et-vient
J’emmerde la vie, le temps, les hirondelles et puis la pluie
Parce que quand ma parole ne valait rien, j'me rappelle migrait ailleurs avec mes immenses rêves
Et aujourd'hui, j'apprends à vivre avec un trop plein de conscience
Huit heure et demie, j'écoute Bashung
J'attends un je ne sais quoi pour sortir tranquillement du néant
Surtout pas que le soleil se lève et fa**e preuve d’insolence
Feel like home
And here I come
Feel like home
And here I come
Pas tout seul dans un petit appart' londonien
Parfois mes proches me parlent mais j'entends rien
La nuit, l'alcool, et encore un homme qui échoue dans l'asile, d'l'amour qui laisse en chien
Je reste seul, peu importe le soleil sur Brighton ou la pluie sur les pierres tombales
Heureusement qu'il en reste un peu des kilomètres
Avant de voir le sommet de la montagne sinon qu'est ce qu'on va faire ?
Brûler l'temps comme on aimerait brûler les banques
En se plaignant qu'on a pas d'argent, hein
Brûler l'temps, comme ils ont brûlé nos cœurs en faisant couler l'sang sur nos terrains, c'est dans le Bataclan
Bien trop souvent, j'vois mes voisins se faire chier et se chercher des combats
Qui les condamne vers la bêtise, regarder, manifester alors que ses causes ne les concernent pas
Ah ouais, mes frères n'ont qu'à se marier
Neuf heure et quart, le velux m'empêche de voir le jour dans l'noir
Mon esprit fait comme mes yeux, cherche des repères
Un peu fatigué, ma nuit d'avant-hier est une morsure blanche aux allures de vipère
Empoisonnée mais pas mortelle, là j'n'étais pas seul mais j'n'étais qu'une parenthèse
J'n'ai plus envie d'me mentir moi même, plus besoin trouver d'excuses aux troubles du sommeil
Feel like home
And here I come
Feel like home
And here I come
10h52, le monde m'appartient plus
J'entends le souffle de l'espérance, le puissant 70' qui tourne
Une douche et j'sors finir mes écrits plein de véhémence
Sans la moindre mélancolie, même pas celle d'un retour de voyage
Ni le bonheur triste et programmé comme la fin d'un amour de pa**age
J'me plaît ici et j'pense tous les jours à mettre les voiles
Suivre une nouvelle langue et les étoiles
J'pense à balayer les cendres de nos échecs avec le vent du nord
Apeuré par si peu d'confiance, j'ai fais d'moi le centre du monde
J'vous ai vu laver vos têtes avec le sang du mort
Et l'adolescence doit serrer le ceinturon
Est-ce que le chemin le plus con vers soi pa**e par l'autre
Comment s'racheter lorsqu'on s'est jamais vendu
Est-ce que le temps qui pa**e efface les solutions et les fautes
Comment vivre libéré quand on s'est jamais rendu
Feel like home
And here I come
Feel like home
And here I come