Merci d'être venus malgré tous vos soucis La grève du métro, le dernier Loft Story Merci d'avoir bravé peut-être la tempête Un sacré mal de dos, un fichu mal de tête Merci d'être venus du fin fond de la France D'un petit trou perdu mais qui a son importance Ou d'avoir traversé ne serait-ce que la rue De n' pas avoir mangé, de vous être perdus Merci d'avoir traîné quelques jeunes avec vous Ils me connaissent peu, très peu ou pas du tout Qu'importe, ce qu'il faut, n'en prenez pas ombrage, C'est baisser à tout prix notre moyenne d'âge Eh oui, l'Occupation, Vichy, la Résistance Hiroshima et c'est la délivrance On peut dire qu'on y était, qu'on a connu la guerre Même si on n'avait pas l'âge de la faire On a tous en mémoire les trois mois de vacances Le dernier bonnet d'âne, le lait de Mendès-France Et les caramels mous et les chewing-gums gagnants Victor Hugo sur les billets de cinq cents francs Laïka tourne autour de la Terre qui se plaint Le téléphone est rouge, le mur est à Berlin À Dallas, Kennedy va croiser son destin On marchera sur la lune dans les bottes de Tintin James Dean et Marylin, Bardot, Gérard Philipe C'est La Fureur de Vivre et Fanfan la Tulipe C'est La Guerre des Boutons et les Jeux Interdits
Zitrone en noir et blanc, Bonne Nuit Les Petits C'est la Nouvelle Vague, c'est la Baie des Cochons Les pantalons patte d'eph, les jeans, les bas nylon C'est la guerre d'Algérie, le retour des pieds-noirs De Gaulle, Mai 68 et un nouvel espoir Dans la deudeuche on fait l'amour sans la capote La première mini-jupe au ras de la culotte C'est la vie sans portable, la vie sans carte bleue La vie sans autoroute, les temps moyenâgeux Brel, Bra**ens, les Beatles, Take Five et Paul Anka Brenda Lee, les Platters, la table en formica Warum et les yéyés et les disques en plastique Dans les boums, le Teppaz pour cracher la musique Bobet, Fausto Coppi, k**y, Kopa, Pelé Jazzy, Di Stefano, Yachine, sans oublier Carrieri, des noms certes moins nobles Mais qui ont porté haut les couleurs de Grenoble Comme vous le voyez, on est tous dans le même train On a les mêmes souvenirs, on a les mêmes chagrins Dans les wagons de tête, on les voit qui nous quittent C'est comme si pour eux le train roulait déjà trop vite Merci d'être venus, ça me fait chaud au cœur Je sais qu'il y a des soirs où l'on est pas d'humeur On s' mettrait bien au lit avec une bonne tzigane Mais non... une bonne tisane