Petite pouliche farouche
Mais pourquoi de tes yeux pervers
M'aguignant ainsi de travers
Ne souffres-tu pas que je te touche?
Comme une génisse qui mouche
Tu sautilles par les prés verts
Tu te perds ensemble et me perds
Ne voulant point que je t'approche
Ne m'estimes-tu qu'une souche
Crois-tu que je ne sache rien
Si fait, si fait, je m'entends bien
À mettre le mors en la bouche
Je sais manier à pa**ade
À saut, à courbettes, à bond
À toutes mains, en long, en rond
Et ne craindrai point les ruades
Arrête, pouliche farouche
Modère ta course et ton cœur
Apprends si je suis bon pipeur
Et prends le mors dans la bouche
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Le poème original:
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Petite pouliche farouche,
Mais pourquoi de tes yeux pervers
M'aguignant ainsi de travers
Ne souffres-tu que je te touche?"
Comme une génisse qui mouche
Tu sautelles par les prés verts
Tu te perds ensemble et me perds
Ne voulant point que je t'approuche
Ne m'estimes-tu qu'une souche?
Crois-tu que je ne sache rien?
Si fait, si fait: je m'entends bien
À mettre le mors en la bouche
Je sais comme c'est que l'on dresse
La cavale qu'il faut choyer,
La domptant sans la rudoyer
J'en sais la façon et l'adresse
Je sais manier à pa**ades,
À saut, à courbettes, à bond,
À toutes mains, en long, en rond.
Et ne craindrai point tes ruades.
Arrête, pouliche farouche,
Modère ta course et ton cœur:
Apprends si je suis bon piqueur
Et prends le mors dedans la bouche