En vidant le fond d'un tiroir J'ai retrouvé trois chansons La première est une belle histoire La deuxième se chante en canon La troisième la morale me garde D'en éditer la partition C'est une chanson de corps de garde Pa**ons Elle était jeune et printanière Ma première chanson d'amour Elle avait la rime légère Mais sur mon cœur elle pesait lourd Même si les traits de son visage Dans ma mémoire n'ont plus cours Ce vin de modeste cépage Avec le temps c'est du velours Entonne ce canon mon frère Il ne peut pas te faire de mal Ce n'est pas celui de la guerre C'est le canon des chorales On l'a sauvé de la poussière En son honneur, on va chanter Vive le canon qui fait lever les verres Santé Carabins, cette orgie est de celles Que l'on n'est pas près d'oublier Les vainqueurs des vaincus se démêlent Le jour va bientôt se lever Il est temps pour chacun de reprendre Possession de ses attributs À qui ce pied, à qui ce ventre Ce cul Adolescentes chansonnettes
Perdues dans un coin de mon cœur Comme jetées aux oubliettes À croire qu'elles me faisaient peur Depuis j'ai travaillé mes rimes Et j'ai soigné la construction Mais le fond a moins bonne mine C'est con Il paraît que les hommes, ma chère Une fois les années pa**ées Devenus septuagénaires Se reprennent à espérer C'est comme un regain de conscience Une dernière bouffée de printemps Une sorte de renaissance Avant de se gâter vraiment De nouveau le cœur qui s'affole Le rouge qui vous vient aux joues Rien que pour sa main que l'on frôle Ou l'éclair blanc de son genou De nouveau croire que sur la terre Les hommes un jour vivront heureux De nouveau se vouer à l'enfer En chantant "Le plaisir des dieux" J'allais refermer le tiroir Quand il me vint comme une idée Chansons d'amour, chansons à boire Et vous, filles de Camaret Attendre, pourquoi attendre Le jour où je serai vieux Attisons ce feu sous la cendre Morbleu