Il pleut, il pleut, il pleut Sur la ville endormie Il pleut, il pleut, il pleut On devine Paris Dans sa tour de cristal Au tout dernier étage Comme dans un bocal Il contemple l'orage Il pleut, il pleut, il pleut Les bureaux sont déserts Comme un gardien de phare Il donne la lumière Il pleut, il pleut, il pleut Les yeux remplis d'étoiles Il guide les bateaux Qui ont perdu leurs voiles Il pleut, il pleut, il pleut Qui a peur des éclairs Il pleut, il pleut, il pleut À grands coups de tonnerre Sur son piton rocheux Au bout de la Défense Il parle avec les dieux Les dieux de son enfance Il pleut, il pleut, il pleut Et cette eau qui se perd Ce n'est plus un orage C'est déjà la tempête Là-bas dans le village Où vit encore son père Le sable a recouvert les tombes des ancêtres
Il pleut, il pleut, il pleut Et les hommes se terrent Je connais des pays Où l'on ferait la fête Cette ville qui dort Et cette eau qui se perd Et ce gardien de phare Perdu dans son désert Il pleut, il pleut, il pleut Les tours de la Défense Sont comme des bateaux Qui tanguent et qui balancent Il pleut, il pleut, il pleut Sur le mât le plus haut Accroché à la hune Il porte son drapeau Il pleut, il pleut, il pleut Et vous gagnez le port Sans savoir qu'un héros A sauvé votre ville Il pleut, il pleut, il pleut Mais de moins en moins fort Et les vagues se calment Et le rêve vacille Il pleut, il pleut, il pleut Il ne pleut presque plus Les clameurs se sont tues Et les hommes d'affaires Gagnent le bâtiment Au bout de l'avenue Il range son balai Et éteint la lumière