Il existe encor des bergères Qui promènent leurs blancs moutons Elles ont la taille légère Et un vieux bâton. Malgré le règne des machines Dans certains villages cachés Un vieil ânon courbe l'échine En grimpant les sentiers perchés. Et dans les prés sur l'herbe verte Le voyageur fait tout à coup La plus heureuse découverte : Une bergèr' aux yeux très doux. Il existe encor des bergères Qui surveillent leurs blancs moutons Elles ont la taille légère Et un vieux bâton. Celle que je vis aux semailles Avait robe court' et corset Coiffée d'un grand chapeau de paille Elle était faite., Dieu le sait Surveillant le troupeau qui bêle
Un barré gris fort inquiétant M'empêchait d'approcher la belle En découvrant toutes ses dents. Il existe encor des bergères Qui surveillent leurs blancs moutons Elles ont la taille légère Et un vieux bâton. Mais je devins ami quand même De la bergèr' et de son chien D'la bergèr' en disant : "Je t'aime" Du chien en ne lui disant rien. Il suivait, l'oreille en bataille, Le croc blanc, les moutons frisés Dévorant le chapeau de paille Victime de nos doux baisers. Il existe encor des bergères Il existe encor des moutons Et des aventures légères Dans tous les cantons.