On ne s'habitue pas! On voudrait s'habituer
On ne reverra plus ceux qui nous ont quittés
On voudrait accepter mais on n'accepte pas
Le bon Dieu, entre nous je crois, n'existe pas
Comme un con, un beau jour, on reste sur le quai
Avec son sac à dos et ses yeux pour pleurer
On sait bien, c'est comme ça, on n'est pas imbécile
La vie est provisoire, l'existence est fragile
Le curé nous a dit "Il faut se résigner
Quelqu'un vient de mourir mais un enfant est né"
Quelqu'un vient de mourir mais un enfant est né
Quelqu'un vient de mourir mais il est remplacé
Merci bien du tuyau! Merci, monsieur l' curé
Sauf que le mort, pardon! moi, je le connaissais
Assis dans la cuisine, le dimanche matin
J'ouvrais un Sauvignon, on parlait de bouquins
De cinéma, souvent. J'ouvrais un autre blanc
Quand on s'échauffait fort sur le gouvernement
Je n'ai pas de reproches à faire aux nourrissons
Qu'ils veuillent remplacer mon copain, ah ben, non!
Mais qu'ils veuillent remplacer mon copain, ah ben, non!
Pardon, excusez-moi mais pour boire un canon
Parler de politique, de la vie, des projets
Avec un nouveau-né, c'est un peu limité
Mon copain, je l'admets, chantait comme un cochon
Mais, en homme de goût, admirait mes chansons
On ne s'habitue pas! On voudrait s'habituer
On ne reverra plus ceux qui nous ont quittés
Entre nous, moi qui suis sans foi, sans espérance
J'écoute ta prière, admire ta croyance
Ne m'en veux pas, surtout, je chante malgré moi
Le bon Dieu, entre nous je crains, n'existe pas
On ne s'habitue pas! On voudrait s'habituer
On ne reverra plus ceux qui nous ont quittés