J'ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux
En pleine lande intime avec des vols funèbres
De grands corbeaux venus de montagnes célèbres
Et qui pa**aient au clair de lune et de flambeaux
Lugubrement, comme en cercle sur des tombeaux
Et flairant un régal de carca**es de zèbres
Ils planaient un frisson glacé de nos ténèbres
Agitant à leurs becs une chair en lambeaux
Or, cette proie échue à ces démons des nuits
N'était autre que ma vie en loques, aux ennuis
Vastes qui tournant sur elle ainsi toujours
Déchirant à larges coups de becs, sans quartier
Mon âme, une charogne éparse au champ des jours
Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier