C'est donc toi que je j'entends
Toi que je croyais morte
Ô mon ancienne et douce voix!
Je reconnais
Dans le vent gris
Qui te rapporte
Les accents émus d'autrefois
L'heure mélancolique
Où l'âme s'inquiète
T'a réveillée au fond du cœur
Toi qui fut si longtemps
Endormie et muette
Même aux sombres
Jours de douleur
Je me souviens
C'était au premier mois d'automne
Que ton chant pur me visitait
Et voici qu'aujourd'hui
Dans le brouillard, résonne
Cette voix chère qui montait
Cette voix qui n'a pas changé
Triste et pareille
À moi qui pleure sans savoir
Et qui m'exalte aussi
Pour la fine merveille
D'une étoile d'or dans le soir
Oui, je suis demeuré
Malgré le temps, semblable
Car je te comprends comme hier
Puisque tu me reviens
Et que je suis capable
D'interpréter ton verbe clair
Vive l'automne pâle et lent
Qui te ramène
Au fond de mon cœur d'autrefois!
Je me sens l'esprit calme
Et l'âme surhumaine
Quand tu t'élèves, ô ma voix!