Tu aurais pu prévenir un peu, mon salaud
J'ai les doigts qui pèsent deux cent tonnes au piano
On s'en va pas comme ça à pied
Dans les prairies de l'au-delà
Les enfants de la rue de la Gaîté
N'en reviennent pas, n'en reviennent pas
Lorsque j'avais 3 sous à moi autrefois
C'était pas pour acheter de la marijuana
Je courais chercher la partition
D'une de tes putain de chansons
Qui me filait des crampes aux poignets
C'était le métier qui rentrait
Pardonnez-moi si ce soir je vous tutoie
Pour moi la Jeanne et l'Auvergnat c'était toi
Un phare de bonté s'est éteint
C'est pas les rockers de Libé
Ni leurs branleurs américains [tout-parisiens]
Qui vont pouvoir nous consoler
Je t'imagine le pas débonnaire dans les cieux
Pa**ant sans ôter ton chapeau d'vant le bon dieu
Et d'ailleurs on a beau savoir
Qu'il n'existe pas quand bien même
Comment ne pas lui en vouloir
Quand la mort nous prend ceux qu'on aime
Si tu croises de l'autre côté de l'horizon
L'ami Montaigne, Diderot et François Villon
Ils vont être content de te voir
L'éternité c'est emmerdant
Sans un petit air de guitare
Pour faire danser les neiges d'antan
Tu aurais pu prévenir un peu mon salaud
De Vanves à la Gaîté on a le cœur gros
Il nous reste un bouquet d'accord
Pour te chanter dans nos mémoires
Cent ans après, coquin de sort
On grattera encore nos guitares