Les tristes sires du Figaro
N'ont pas éclaté en sanglots
Le jour où Coluche est parti
Ils n'ont pas suivi l'enterrement
N'ont pas écrit à sa maman
Et c'est à peine s'ils ont écrit
Quelques colonnes pour informer
De l'accident inespéré
Qui les a fait bondir de joie
Et pour les faire un peu plus rire
Il s'est dit «Tiens, je vais mourir»
Ah, quel succès! Ah, quel tabac!
Quel torrent de haine, ma sœur
Ce type était un pourisseur
Un pourisseur, vous entendez
C'est ainsi que le Figaro
A qualifié le zigoto
Qu'a pas fini de nous faire marrer
Un pourisseur c'est étonnant
Un pourisseur c'est émouvant
De trouver ça dans une gazette
Qui au chapitre de l'ennui
Dans l'art de la déguela**erie
N'a pas encore trouvé son maître
Organe de la haine raciale
Décidément ce beau journal
A les glandes bien accrochées
Pour donner des leçons d'humour
Quand on n'a que Jacques Faizant pour
Faire sourire finement les banquiers
Pour donner des cours de pudeur
En mettant sous l'œil du lecteur
Des articles si pa**ionnants
Que les services promotionnels
Le distribuent dans les hôtels
Où il est vendu... gratuitement
Et puis Coluche était vulgaire
Peut-on lire sous la plume amère
D'un éditorialiste haineux
Ah! C'est vrai qu'il causait du s**e
Fatalement, ça fout des complexes
Aux œnuques du beau milieu
Quand on voit la gueule à Hersant
Et à Louis Pauwels on comprend
Que le cul leur foute un malaise
Eux dont la devise un peu crue
Est: «Depuis que je ne baise plus
Je voudrais que personne ne baise»
Quand on dit qu'un journal est con
On le compare à un torchon
Or un torchon, si je n'me gourre
Ça sert à nettoyer la cra**e
Alors que le Figaro rama**e
Un peu plus de merde chaque jour
Pardonnez-moi d'être direct
Mais face à ce journal infect
J'ai presque envie d'être ordurier
Afin qu'ils me mettent à l'index
Vu que sous l'ongle de l'index
Il y a le sang des immigrés
J'avoue que mes couplets revanchards
Ont un esprit soixante-huitard
Mais, chacun sa guerre, c'est la vie
Attardé de mai 68
Attardé de 14-18
On a chacun ses nostalgies
Les tristes sires du Figaro
À la mort de Marcel Da**ault
Ont fait de grands signes de croix
Da**ault vendait des bombardiers
Coluche distribuait à bouffer
Le Figaro a fait son choix