Émigré, émigré Reste là, t'en va pas Maintenant que t'es installé Mon vieux tu es chez toi chez moi Après avoir donné au tarif minimum Ta sueur et ta santé, on te dit : « Mon bonhomme Désolé, voyez-vous, y'a plus de place chez nous Voilà de la monnaie pour prendre ton billet » N'écoute pas le crouton qui émiette son racisme Avant de prendre son vol vacances pour Tunis Émigré, émigré Reste là, t'en va pas Maintenant que t'es installé Mon vieux tu es chez toi chez moi On te dit : « Tiens-toi bien, soit moral et soit bon » Mais est-ce que tout ça tient devant l'humiliation Ceux qui t'insultent, c'est le même genre de Français Qui trouvaient les nazis sympathiques et polis À force d'avoir le nez collé au Figaro Ils ont dû attraper des morpions au cerveau Émigré, émigré
Reste là, t'en va pas Maintenant que t'es installé Mon vieux tu es chez toi chez moi Il y a quand même en France plus de gens que tu penses À qui toutes les couleurs n'ont jamais pu faire peur Et puis pour tout te dire, si tu quittes le pays On peut le pire, quelle tristesse, quel ennui Si on ne se mélange plus, je crois qu'on est foutus La pauvre Terre sera aussi gaie qu'un haras Si tu nous laisse tomber on va doucement sombrer Dans la vieille vieillerie des pays fruits confits Si on te laisse partir, ton rire va se tarir Dans les sables mouvants d'on ne sait quel Coran Émigré, émigré Reste là, t'en va pas Maintenant que t'es installé Mon vieux tu es chez toi chez moi Émigré, émigré Reste là, t'en va pas Maintenant que t'es installé Mon vieux tu es chez toi chez moi