Je l'avoue, chez nous, l'amour C'est la nuit et c'est le jour On a des divans profonds Des lits de trois mètres de long Des coussins à l'orientale Et des tapis de mosquée Où l'on cueille les fleurs du mal En effeuillant des baisers On se tourne vers l'Orient Et l'on commence ardemment À gravir la grande échelle Qui conduit au septième ciel Alors on boit à l'amour Un vin vieux et mordoré Que la joie fa**e des tours Dans nos deux cœurs affolés Je gagne le ciel d'un baiser Sur la pierre noire et sacrée Je rends grâce, du fond du cœur Au mystérieux créateur Qui a fait l'univers vivant Avec la seule idée fixe Que tout fonctionne en suivant Un scénario cla**é X Ami, plein de religion Toi qui brûles de conviction Sans doute, ma petite chanson Te fait sortir de tes gonds Mais la seule preuve que Satan Rôde encore chez les humains C'est qu'un givré du turban Peut tuer l'auteur d'un bouquin Sur terre, y'a a**ez de trottoirs Pour en changer sans histoire Si ton tabou c'est la Mecque Moi, c'est ma bibliothèque Tu es sûr d'avoir raison Mais, hélas, tu n'es pas l'seul Tu aimes le thé, moi le bourbon
Y'a pas de quoi s'foutre sur la gueule Mais si tu ris de mes tords Je vais pas t'condamner à mort Enivre-toi, si tu veux D'imams, de papes et de dieux Défonce-toi à l'Éternel Mais lâche un peu les bretelles De ceux qui préfèrent trinquer Avec leur voisin d'palier D'ailleurs, moi, personnellement J'ai pas grand-chose contre Dieu Ce sont seulement ses agents Qui me sortent par les yeux On s'invente des Messieurs Plus Pour faire des affaires Dreyfus Les religions, de tout temps Ont versé des fleuves de sang Les credo et les «Je t'aime» De Rome à Jérusalem Un beau jour, ont tous fini Par une Saint-Barthélemy S'il y avait un dieu bon Doué de pouvoir véritable Il aurait viré ces cons C'est donc nous les vrais coupables Si divinité il y a C'est la nature, c'est le vent C'est la Terre, c'est toi, c'est moi Pas de quoi s'crêper l'turban Comme le ruisseau dans le bois Descendons le fil des jours En écartant nos deux bras Quand surgit une île d'amour Comme le ruisseau dans le bois Descendons le fil des jours En écartant nos deux bras Quand surgit une île d'amour