Les filles envahissent l'été
Les rues se teintent de chair nue
On est cerné par leur santé
Qu'une veuille de moi j'y songe même plus
Mais j'ai besoin d' me l' répéter
J' me sens couler j' me sens perdu
C'est quand même con j' devrais lutter
Qu'a donc un sac de peau bien tendu
À m' trotter ainsi dans la tête
Qu'est-c' que c'est qu' le galbe d'un cul
À côté d' la rondeur des planètes?
Vu d' Pluton ça paraît tordu
D' se ronger pour un' courbe imparfaite.
Les filles déferlent sur la plage
Le sable s'entache de bronzé
Y a des boudins qui me soulagent
Elles sont de mon bord avant l'âge
Mais mon œil maso va muser
Sur celles du rivage opposé
Et je me répète avec rage
Qu'est-c' que c'est qu'un charmant visage
Un nez droit des yeux bien fendus
Pour faire en moi un tel ravage?
Simple reflet lointain mirage
De vertus auxquelles je crois plus
Il s'rait temps d' recla**er mes images.
Les filles engorgent les troquets
Les bars s'endeuillent de sourires
Adressés à des paltoquets
Ça les rehausse y a pas à dire
Sont-ils fins forts fous ou friqués
Si j'étais loi dans mon délire
J'interdirais tous les tickets
Qu'est-c' qu'il y a dans la fleur d'un sourire
Pour tant gémir d'en êt' frustré
Elles te r'gardent, c'est fini d' mourir
Et moi j' la r'garde te regarder
En m'efforçant de vous haïr...
Et les yeux m' travers' sans s'arrêter.