[Couplet 1]
Le poison d'avril, comme une farce de bien mauvais goût
T'offre de faux espoirs plutôt qu'pas d'espoir du tout
La signature d'une époque, inscrite en noir sur mon front
Témoin d'une sincérité apparente, paraît-il
Une rançon sauvage sans équivoque se distille sans mal
Devant toute forme de chantage en un claquement de doigts
Voilà ma marque de fabrique, au cas où c'manque de sang-froid
Serait pour près d'200 briques un franc symbolique chez toi
La proie facile, à qui l'on traite la mère et qui reste de marbre
Comment cela est-ce possible de se résoudre à la palabre
Croquer l'silence avec les poings c'est pas l'envie qui manque
A part pour l'dernier des cave, le cul bourré d'billets d'banque
J'escroque, autant qu'j'respire, ce genre de larbins
Extorque un sourire mesquin avant d'en venir aux mains
Dans l'anonymat l'plus strict, en moins d'quelques secondes
Et ce, à des kilomètres à la ronde
Si deux mondes nous séparent
Du luxe le plus révoltant, c'n'est pas un hasard
A l'ombre de tout soupçon
Le verbe sombre du poison exacerbe les tensions
Et laisse éclater c'te haine qui mène à l'insurrection
Gravée en lettres de feu
Sur les corps de ces braves indigènes qui iront mettre le feu
[Refrain]
Laisse le poison agir
Laisse-le t'engrener en éclatant d'rire
Laisse le poison agir ke-mé
«poison d'avril, mon sobriquet»
[Couplet 2]
Avec cette nostalgie des poètes de la négritude, j'écris au vitriol
Toute l'inquiétude de mes années folles
Il n'y a qu'à voir c'qui m'traca**e, trop vouloir d'cailla**e
Le fruit pourri d'mes angoisses a pris ma raison en otage et ne la lâche plus
Noircit mes sales décisions
D'arrache-pied dès que l'Soleil pointe son nez à l'horizon
Malgré les nuages de souffre
Qui plongent et vite désertés dans un profond gouffre
Deux flics par habitant
Des coups d'pression déguisés, de plus en plus voyants
Une clique par bâtiment
Chacun y va d'son bivouac le soir, de plus en plus bruyants
Les torchons brûlent au cœur d'une poudrière
Car les avortons d'crapules se préparent à la guerre
Le pire est à craindre, c'est le dialogue ou l'chaos
Un peu d'huile sur le feu, difficile de faire mieux
Je n'suis qu'un foyer de tensions qui se déclare
Chez qui veut noyer l'poison avec des drogues bizarres
Pourquoi m'isoler seul alors
Museler ma grande gueule d'alligator
Pour peu qu'j'm'éclate de rire, voilà c'qu'on trouve à m'dire
J'renvoie c'désir frelaté à la corvée des chiottes
Si ces enculés d'censeurs s'en sortent, demain
Ce serait un drame
Fini les larmes, fournis ces armes aux frères
Qui feront de moi l'renoi le plus heureux d'la Terre
[Refrain (*2)]