[Double A]
Moi je veux me barrer à la campagne
J'y serai bien mieux que dans ce bagne
Et sur ma teub un putain de pagne
Et plus personne qui se magne
Autour de oim
J'ai plus la force de piger mes semblables
Y'a rien qui me ressemble
Ici tout m'accable
(c'est pire que macabre)
J'en ai marre de faire semblant d'être emballé
De manger des dalles
Je veux voir des dédales
Des chemins de terre plantée en sandales
Les cent pas
Je veux les faire
Sentir le temps pa**er comme à l'âge de fer
Profiter de la vie en matant du vert
A l'air libre
Pas besoin de calibre
Plus de connard
Plus de patrie
Plus de bible
Je rêve de plénitude
À travers le travail
D'attitudes franches
Comme un ami lors des retrouvailles
Je te jure
Ca perdure
Au fond de ma tête
Rien ne peut me stopper
Pourtant tout m'arrête
Paraître
Être ou ne pas être
Les statistiques et les lettres
Naître au bon endroit au mauvais moment
Sur la planète
Terre
C'est terminé
Faisant partie de la vermine
Je voudrais être exterminé
En terrain miné
Au milieu des corps abîmés
Laminé par toute une armada d'allumés
"Pute-de-fils"
Je deviens agressif et nocif
D'office, sur le riff
Le son, un soin palliatif
Des biftecks cartonnent dans les parcs
C'est impecc' je débarque
J'ai des hallucinations comme Jeanne d'Arc
...
Je réclame des calmants
Je suis récalcitrant
Je le clame haut et fort
C'est carrément méchant
Comme je vous blâme tous
Je vous blâme tous
Ouais j'ai la flemme, couz'
D'aller de l'avant
Les problèmes je les enta**e tous
J'efface la "iv", la motiv'
L'air débile, je tousse
M'éparpille, je prône
L'IVG des filles à mes trousses
Faire vite
Pour éviter d'avoir à faire la course
Je vais m'exiler
Finir par chanter la brousse
Dormir sur la mousse
Des champis sous les bourses
Rama**er des pousses de beu-her
Et pas du flouze
...
[Sample : Jacques Prévert / Serge Reggiani]
Il faut voir l'homme couché dans son lit-cage
À l'heure où son réveil va sonner
Regardez-le
Ecoutez-le ronfler
Il rêve
Il rêve qu'il part en voyage
Rêve que tout va bien
Rêve qu'il a un coin
Mais l'aiguille du réveil rencontre celle du train
Et l'homme levé plonge la tête dans la cuvette
D'eau glacée si c'est l'hiver
Fétide si c'est l'été
Regardez-le se dépêcher
Boire son café-crème
Entrer à l'usine
Travailler
Mais il n'est pas encore réveillé
Le réveil n'a pas sonné a**ez fort
Le café n'était pas a**ez fort
Il rêve encore
Rêve qu'il est en voyage
Rêve qu'il a un coin
Se penche par la portière
Et tombe dans un jardin
Tombe dans un cimetière
Se réveille
Et crie comme une bête
Deux doigts lui manquent
La machine l'a mordu
Il n'était pas là pour rêver
Et comme vous le pensez
Ca devait arriver