[Couplet 1 : Calbo] La merde en poche, la haine accrochée à mon froc, je m'en suis allé À coups de pioche, sur ma yeu-feu, Calbo parti s'installer au summum Là où ceux qui marchent debout perdent la tête en quête de flouze Fêtes, arnaques sur la compète, emplettes Enquêter sur tout c'qui rapporte, fonce-dé les portes Apporter du changement, putain, faut qu'j'téléporte Mais salopard de tout, partout on va s'infiltrer Filtrer les entrées, on s'en bat nous, péter les vitres Et plonger dans le luxe, baigner dans le pèze J'entends d'jà les cravates se dire:" celui-là on l'baise." Ouais, j'sais qu'ça va partir en boule, j'me connais La rue m'observe, elle m'dit:" hé gars, pas déconner!" J'sais d'où j'viens, j'sais d'qui j'tiens Pourquoi j'viens foutre la de-mer dans tes patelins Pas d'la demi-mesure, mes negros ont les crocs Évite de voir en moi un soce te dire: "ce mec là, je l'né-co" J'ai pas l'droit à l'erreur, la rue m'voit J'peux pas m'cacher dans l'ignorance L'oubli, j'ai pas l'droit, pas l'choix, le bitume m'colle à la peau J'défendrais jusqu'à la mort, comme l'homme de Fort Alamo Il m'a à l'œœil l'salaud, toute ma vie il conserve J'peux pas partir en test, bordel où qu'j'aille, la rue m'observe [Interlude] « La rue, elle t'a à l'œil. Elle te surveille sans arrêt.» [Couplet 2 : Lino] J'ai pas attendu les années pour grandir Brandir mon poing et dire aux profs d'aller s'faire... ça va sans dire Bondir sur les occases dans tous les sales coups L'état en a ras l'cul et moi j'kiffe mon rôle de sale con Rien à perdre, tout à y gagner J'ai tellement dormi sur l'gravier que j'peux pas aller plus bas J'suis taillé pour l'combat, j'dois satisfaire toutes mes envies Tu sais l'amour ça tue, la haine ça maintient en vie On nous a pas laissé l'choix, alors on gruge Tant pis si on échoue l'monde est ainsi fait, c'est c'que j'ai dit au juge
On s'y fait à la longue, et si la chance nous boude, faut jouer du coude Foncer pour pas crever dans un fast-food C'est vrai j'suis mal vu, alors j'porte la cagoule au guichet J'voulais changer l'monde, mais c'est lui qui m'a changé Aguiché, regarde où tout c'bordel me pousse J'ai fini à poil, un flash dans la gueule, de l'encre sur mes pouces Des paquets d'années à l'ombre, ça fait réfléchir Il m'a fallu trois piges dans c'trou pour voir mes genoux fléchir, merde Maintenant quand j'morfle, c'est au grand barbu que j'm'adresse Qu'il pardonne toutes mes maladresses Tous à la même adresse, quand on revient d'là-bas J'ai fait mon temps ici, j'sais même plus pourquoi on s'bat J'veux pa**er à autre chose, j'en ai marre d'cavaler Avaler les pissenlits par la racine, et m'laisser aller La zonz' a**a**ine, et j'suis plus zen qu'avant, j'perds mes réflexes Oublie les règles, ne jamais tourner l'dos au vent et à ses soces Toujours rester à l'affût pour esquiver la fosse, les coups d'sifus Y a trop d'raffut dans mon crâne, c'est confus, j'traîne mon spleen Tandis qu'dehors les jeunes mecs niquent tous la discipline Putain, j'veux m'poser, mais y a pas moyen J'suis trop exposé à l'asphalte, la faim qui justifie les moyens Mon pa**é m'colle aux miches, les mioches veulent tester la légende La rue m'observe et j'me demande, si ce sera eux ou moi ? C'est l'éternel cercle, l'éternel cycle, ils ont fait exploser le couvercle Cha**e le naturel, il revient au galop J'ai perdu mes galons, mais j'charge le rookie mégalo La lame au poing, les larmes aux yeux, le drame... La rue m'observe, j'ai pris la perpète sur son macadam [Outro] « La rue, elle t'a à l'œil. Elle te surveille sans arrêt.»