(D2Kabal)
[REFRAIN]
Il pleut si fort, il pleut de rage
La pluie dévore, même les plus sages
Nos idées souffrent, précarisées
Et nos hantises, ont gangréné
Il pleut la mort, il pleut la rage
Il pleure des corps, gronde l'orage
Les guerriers gisent, membres brisés
Et nos vertiges... (nous ont armés)
Un fracas épouvantable juste au-dessus de nos têtes
Un tonnerre sourd, comme si nos tympans avaient pris perpète Le sentiment que des sacs de viandes sont lâchés des airs
Ce sont des corps sans vie qu'ils jettent de leurs hélicoptères
En ces temps troubles il ne faut pas être révolutionnaire
La milice rôde, elle efface le moindre apprenti-incendiaire [?]
Les chaînes de télé avaient pourtant pris soin de nous avertir
Ceux qui n'rampent pas dans les rangs, essuieraient les tirs
Croisés, groupés, concentrés,nourris et meurtriers, groupés concentrés
Ne pleure pas, petit, dis-moi donc qui t'avait menti
Tu croyais accéder à l'éternité en venant ici
Qu'est-ce que tu croyais, tu te voyais en Guy Môquet ?
Produisant des écrits que tout le monde lirait
La mort est là, mais moi, je ris quand-même
Encore un bleu qui pensait qu'une guerre pouvait être saine
[REFRAIN]
Nous avons été trompés depuis le tout premier jour
Quand on nous a fait croire que l'ennemi avait dérobé l'amour
Alors nous sommes venus de partout enrôlés à tour de bras
Engager nos propres vies dans la défense de l'élémentaire droit
Trompés par nos chefs, abusés par la presse
Nous sommes rapidement devenus de sanguinaires mercenaires
Coincés dans une bande de lutte d'urgence nous étions affamés et coléreux
On s'est dirigé comme un seul homme, mais comme un seul homme dangereux
Vers les réserves mondiales
Nous avons dynamité les piliers de nos fables
Éparpillée la Foi, l'Honneur démembré, la Dignité gommée
Orphelins de guerres sans père ni mère sans idée à défendre Vivre dans un monde de paix c'était comme nous pendre
Plutôt crever que de se faire prendre, vendre ou fendre
Ce n'est pas la guerre de Troie, pas l'éternité, ici
(S'ils nous ont volé, je les tuerai jusqu'au dernier, maintenant qu'cela est dit)
[REFRAIN]
(Blatt)
Je fus en premier lieu saisi par le souffle chaud
Du sang des autres qui coulait à flots
J'ai rempli mes naseaux, inspiré jusqu'aux vertiges
Puis j'ai vomi nos souvenirs, résidus de nos vestiges
Nous étions mort-nés, encastrés dans des certitudes usées
Nous étions armés, sans aucune formation
Nous nous sommes formés en mortuaires escadrons
Nous avons dénombré nos premières victimes
Rendu compte de la différence entre guerre et crime
Les explosifs artisanaux n'ont pas de face ni de regard
Ils frappent à l'aveugle quelle que soit la couleur de l'étendard
J'ai moi-même mis en terre des soldats plus jeunes que mon fils
Sans savoir quel camp ils servaient, sans avoir le moindre indice
Une bataille sans uniforme est une bataille sale
Je suis un enfant de la guerre sale, je suis L'enfant qui a mal
Il pleut trop fort et c'est une pluie de rage
La pluie dévore tout, tout même les plus sages
Nos idées souffrent, meurent précarisées
Et nos hantises ont gangréné. (x2)
[REFRAIN] (D2Kabal-Blatt)