Voilà que la nuit s'endort
Sans étoile sur le port
Pas le plus petit falot
Pas un seul reflet dans l'eau
Où sont pa**és les matelots
Les sirènes et les grands bateaux ?
Chez Suzy, c'est fermé
Chez Jo de même
Pas moyen de trouver
Un bistro pour rêver
Au milieu des fumées
Des rires, des peines
Même au bar des Colverts
Pas moyen d' boire un verre
Pas le moindre petit bruit
De vagues au fond de la nuit
Pas un pas sur le trottoir
Pas un coquin, Blanc ou Noir
Où sont donc pa**és les voyous
Dans les quartiers aux quatre cents coups ?
Chez Tony, c'est fermé
Chez Lou de même
Je les ai tous comptés
Ces bistros encra**és
Même à l'Hôtel du Nord
Plus d'étoile à bord
Portes closes partout
Même chez le père Bambou
Et toute seule dehors
Traîne la Marie du port
Elle bat le pavé froid
Une rose au bout des doigts
Pour un soir, pas d' matelot
Pas un radis, pas un mégot
À quoi bon tant chercher
Dans ce désert
Un endroit pour rêver
Tout près, la mer
La Marie, sur les quais
Voudrait mourir
Ses cheveux noirs défaits
Qui donc l'attire ?
Pour rêver tout son saoul
D'amour de tout
Elle ne voit qu'un grand trou
D'eau noire, de boue
Un grand trou
D'eau noire, de boue
Un grand trou
D'eau noire !