À moi, j'entends l'écho des chiens l'Afrique est aux abois
À moi, j'voudrais aussi crier mais je reste sans voix
À moi, quel est le prix à payer pour voir en vérité
À moi, la misère tacher ma robe rouge griffée
À moi, je marche sans rien dire dans des ruelles à maudire
À moi, dix mille mains tendues m'arrachent des refus
À moi, un tiers du monde soupire dans mes grands yeux de cire
À moi, qui n'ai plus qu'à offrir un peu de mon délire
Emporte-moi dans ton grand sablier
Sahara, comme un grain de beauté
Sahara, viens boire à mes paupières
Sahara, le thé des hommes fiers
À moi, des caravanes pa**ent, ma colère les dépa**e
À moi, y'a-t-il un homme, un dieu, un être généreux
À moi, au bout de l'aube claire, pieds nus dans le Niger
À moi, j'les vois creuser l'enfer à petite cuillère
À moi, qui n'ai jamais eu faim, qui n'espère plus rien
À moi, qu'un peu de neige blanche pour meubler mes dimanches
À moi, pourquoi ne pas mendier et vivre ensoleillée
À moi, comme une enfant de blé perdue à Niamey