[Refrain] Cette belle insouciance de l'enfance Qui plus tard laisse place à la sagesse Je l'ai pas connue, je suis noire née en France Et maintenue en position de faiblesse Et aujourd'hui encore, un rien me blesse Et pourtant j'ai tout fait pour que pa**ent mes traumatismes Mais c'est dur, il faut que je le reconnaisse Et y a peu de chances que ça s'ta**e avec la vieillesse [Couplet 1] Pourquoi suis-je si radicale ? Me méfie des mains tendues trop amicales N'ai aucune tendresse pour mes tours verticales Ni la bonne humeur de mon ile tropicale Tout ce que j'énumère n'a aucun humour, est noir et amer Froid et sans amour, fade et sans saveur et a dans son sommaire Un lexique et une grammaire pour cracher sur leurs mères Pourquoi suis-je si marginale ? Epouse la cause du faible de façon machinale Ne vois que du complot dans les lignes du journal N'arrive à dormir que dans un bruit infernal Puisque j'ai les nerfs, l'impression qu'on m'ignore Et que de toutes manières on en veut à ma crinière C'est sans aucune lumière que je sors de ma tanière Avec un poignard imprimé sur la bannière Pourquoi suis-je si peu sociable ? Aussi sensible, pénible, irresponsable Et me sent seule quand mes semblables me prennent pour cible Pourquoi être stable dans ma tête est impossible ? Parce que j'ai vu venir de loin mon calvaire Braqué mon avenir avec un révolver Je préfère vous prévenir, j'ai d'la colère dans le regard Quand je marche sur vos boulevards [Refrain] Cette belle insouciance de l'enfance Qui plus tard laisse place à la sagesse Je l'ai pas connue, je suis noire née en France Et maintenue en position de faiblesse Et aujourd'hui encore, un rien me blesse Et pourtant j'ai tout fait pour que pa**ent mes traumatismes Mais c'est dur, il faut que je le reconnaisse Et y a peu de chances que ça s'ta**e avec la vieillesse
[Couplet 2] Cette belle insouciance de l'enfance Moi elle me ramène à ma province A Rouen, jolie petite ville de France Où quand le nègre pa**e, y a des dents qui grincent Je vous en prie, s'il vous plait tuez-les tous Vous ma très sainte Marie pleine de grâce J'ai sorti les ciseaux de ma trousse avec la frousse Ai l'intention de leur faire mal à la sortie de la cla**e Je rumine, je ressa**e, sans cesse, je repense Au seau d'eau dans ma face qui a tué ma petite enfance Et ces baffes de la dame de service, j'ai fait payer son fils Et à la finale c'est moi qu'ils punissent Et dans ma jeunesse je leur ai filé la jaunisse Au collège, ils me connaissent, se plaignent et ils gémissent Le proviseur est une conna**e qui me vire et me menace D'appeler la police pour ma sale tigna**e Et les profs me provoquent, chaque jour me convoquent Et me disent qu'on me scolarise pour les allocs Donc, je réplique, moi l'enfant d'la République Et on me rétorque que tout ce que je mérite c'est des claques Donc j'attaque, affrontements physiques et mise à sacs Ma tête est comme saturée et à bloc Tout ça n'a pas d'sens, mais tout ça laisse des traces Et je ne dis rien à ma mère le soir quand elle m'embra**e [Refrain] Cette belle insouciance de l'enfance Qui plus tard laisse place à la sagesse Je l'ai pas connue, je suis noire née en France Et maintenue en position de faiblesse Et aujourd'hui encore, un rien me blesse Et pourtant j'ai tout fait pour que pa**ent mes traumatismes Mais c'est dur, il faut que je le reconnaisse Et y a peu de chances que ça s'ta**e avec la vieillesse [Outro] J'voulais dire qu'il suffit de peu d'choses pour construire un enragé Qu'il suffit de peu d'choses pour construire un engagé Quelques humiliations et quelques injures suffisent… Casey, tragédie d'une trajectoire