Etre de chair et de sang, à l'air innocent Produit d'une mère exemplaire et d'un père absent Mes premiers verbes dans le rap, un jeu adolescent Parce que j'n'ai rien à faire d'hyper intéressant Je rêva**e, je dessine, pa**e à la piscine l'été Le reste du temps sur place je prends racine Du fond de la cla**e la terre et l'espace me fascinent Je n'f'rai jamais médecine, c'est c'que j'ressens Locataire d'une cité où les tours sont austères Mon histoire c'est d'y être noire donc minoritaire Hébétée par les débilités qu'la télé déblatère Et cette grande timidité qui m'a rendue solitaire Arrêtez la routine, remettez la bobine Et évitez d'laisser le bitume irriter les rétines Cessez d'bousculer l'exclue à la gueule masculine Mes origines et mon air androgyne Je n'sais pas faire sans [Refrain] Et le temps n'va pas mater ma personnalité Il va tenter le tout pour le tout mais je vais lutter Même si longtemps j'ai été hantée, tourmentée J'ai fait sauter les clignotants et les barrières d'sécurité Ma réalité, mentalité, c'est d'gratter mon paradis à temps sans le regretter Pour faire le tour d'la terre j'n'ai pas l'éternité Malgré tout je reste l'enfant aux rêves illimités Et je suis dissipée, mal dans ma peau Je fais les cent pas mais ne sais pas où trouver mon drapeau Comme très tôt trempée par la bave du crapaud Je me sens dupée et trompée par le reste du troupeau J'ai fripé la copie où est frappée l'épopée
Des impies accros à l'utopie qu'on a estropiés Et j'épie avec dépit ce pays développé Où sans répit on doit palper pour payer ses impôts Et la peur du faux départ demeure mon repère Dans les remparts et sous les regards des langues de vipères Le manque de victoires forge mon caractère Mon territoire ne va nulle part, normal je me perds Marre du crépi, je voudrais m'échapper Grimper sur le tapis volant qui saura m'attraper Flipper de participer à ce grand souper Je veux juste m'occuper de taper mon propre tempo [Refrain] Et encore aujourd'hui, bien que j'ai grandi J'ai su garder un esprit de gosse attardée Je ne pense qu'à lézarder du lundi au samedi Et les vieilles pies que ça doit emmerder peuvent me regarder Je me tape des on dit, des comptes-rendus idiots Que ces maudits aiment faire dans mon dos pour me saborder J'ai horreur du temps perdu à porter un fardeau Avant d'atteindre ce fameux repos qu'on va m'accorder Et je n'aime que ma plume, idem pour mes rimes Quand sur mon barème c'est le mot haine qui s'imprime C'est mon sérum qui supprime la rue, ses problèmes Quand son programme ne me vend que drame et déprime Vivre l'âme vidée, le crâne téléguidé Par la thune avant d'quitter l'antenne en panne et ridé N'est pas dans ma nature Laissez-moi décider De ma trajectoire et simplement faire à mon idée [Refrain]