Ça ira
Ça ira comme le vent qui emporte le sable
Ça ira comme le temps, avide et indomptable
Ça ira comme les gens, qui courent et qui s’attrapent
Qui transforment et qui changent, qui meurent, interminables
Ça ira droit devant, comme l’océan qui râle
Ça hurle, ça fait du bien, ça fait mal
Étonnée et qui compense encore sa dissonance
Mon âme liquide son vide, chargée de tout
Ma solitude immense est amoureuse de vous
Mais la musique, mon âme, s’étend comme une couleur
Non pas une mais cinq cents, celles d’une poitrine qui pleure.
Le sens d’un oui jeté au visage de la terre
Terrasse toutes les buées en emportant la mer
Je deviens malgré eux, je deviens grâce à eux
Et j’aime tout l’univers derrière mes yeux vitreux
Et j’aime tout l’univers
Ça ira comme les femmes qui tracent la beauté
Ça ira comme les flammes qui déchirent les pavés
Ça ira comme le calme qui offre sa clémence
Qui remercie, qui danse, qui fend la mal aimée
Ça ira jusqu’à où ? Plus tard c’est ça qui compte
Dans mes veines le bouillon file comme la démence
C’est comme tout ça dépasse et ça donne des vacances
Au grand, au dissolu, à l’hôte d’importance
C’est ça la certitude, pas d’âge, pas d’habitude
Sauf celle d’adorer les reflets sur l’étang
Et les nuages qui vont quelque part tout le temps.
Le sens d’un oui jeté au visage de la terre
Terrasse toutes les buées en emportant la mer
A trop pourrir de peur on devient transparent
Je pêche des couleurs sur les bordures des gens
Et j’aime tout l’univers
Ça ira ici et maintenant il faut que la guerre cesse
Et que belle soit la vie, les courages, les adresses
Ça ira au levant, puis dans la course qui passe
Quand le soleil faiblit, on plonge dans un oubli
Et on tient la magie, dans un trait noir qui plie
Car la lumière jaillit de la mélancolie
Car la lumière jaillit de la mélancolie
La fin des certitudes est si libre que ce soir
Je m’étends sur de l’air et souris aux printemps
Des souffrances ordinaires qui s’achèvent souvent
Par un beau baiser franc des amours permanentes
Et j’aime tout l’univers