[Couplet unique : Barth le KOTC]
Le week-end à Paris il fait gris comme la semaine
On se ra**ure en essayant de profiter du week-end
A vingt-cinq ans, c'est déprimant, on fait la même chose qu'à quinze ans
Les mêmes délires, les mêmes envies, les mêmes trucs pour tuer le temps
Sauf qu'aujourd'hui c'est différent, on a chacun son propre appart'
On se retrouve chez l'un ou l'autre pour faire une partie de cartes
Comme dans nos chambres d'ados, je ne comprends pas très bien
Rien n'a changé sauf qu'à présent le canapé nous appartient
Les fringues qui sèchent sur les chaises ne seront pas repa**ées
On vit bien au présent mais on pense comme au pa**é
Où va-t-on manger ce soir ? Un plat de pâtes fera l'affaire
A moins qu'on déguste un burger mais faudra prendre le RER
Peu de choses ont changé depuis qu'on était gamins
On a troqué les lotissements contre des immeubles haussmanniens
Et les parents disaient qu'il faut travailler à l'école
Voilà c'est fait ! C'est pas pour autant qu'on rigole
La paye arrive chaque mois comme de vulgaires menstruations
On a un peu d'argent mais tout part dans la location
On avait tous une vocation mais chacun bosse dans un bureau
Où se perdent les illusions et où on attend rien de beau
Un livret A, un PEL, ils nous disaient "la vie est belle !"
Rien n'a changé depuis dix ans mais l'innocence manque à l'appel
Alors on oublie en buvant du sirop Teisseire ou des bières
Ta**és sur la terra**e d'un café de la rue Daguerre
Qui va bientôt se marier ? Qui va bientôt devenir papa ?
La vie veut nous repêcher, mais avec d'autres appâts
L'horloge biologique est en route pour toutes ces filles qui désespèrent
De trouver parmi ces jeunes cons qui pourra faire un bon père
Mais on comate comme à quinze ans devant du foot sur Playstation
Un peu pressés de devenir grands mais faisant tout pour rester jeunes
On raconte des histoires de filles, des aventures sans lendemain
Avec qui on a pris son pied, alors qu'on veut demander sa main
Et puis lundi ce sera pareil, c'est la semaine qui recommence
En comptant le nombre de jours qu'il nous reste avant les vacances
Habillés dans nos costumes achetés chez Brice ou chez Jules
En regrettant la belle époque où on pouvait mettre des pulls
Le week-end s'est bien pa**é, on est sortis, on a bien ri
On a vieilli encore un peu dans toutes ces rues du grand Paris
Le samedi à Paris, le temps est souvent pluvieux
On est sortis, on a bien ri, on est devenus un peu plus vieux...
[Outro : C. Bukowski]
Environ trois heures de l'après-midi
Je me lève
N'ayant pas réussi à dormir plus de quelques minutes d'affilée puis
J'enfile un vieux maillot de corps
Un caleçon déchiré, mais tout propre
Et je remonte les stores
(Paris)
(Paris)