B point J.A.M.E.S Un ex détenu parmi tant d'autres Un re-noi parmi tant d'autres Un mec de banlieue parmi tant d'autres De la cité à la promenade, de la promenade à mon quartier À tout ceux qui pensent que le placard c'est le rêve américain… C'était le mois de mai de l'année 2000, à tout juste vingt printemps à cet âge-là ça faisait longtemps que je faisais mes sous illégalement J'étais dans le vol avec armes, les stups et l'enlèvement Autant dire que les périodes dures se présentaient rarement Crane rasé, survêt' Lacoste, paire d'Air-Max aux pieds BM noire, calibre, pour chourave j'étais toujours opé C'était la douce époque des francs Plus j'empilais les lia**es et plus je sentais venir la patate pour être franc Drôle de pressentiment, sentir que les barreaux se rapprochent J'allais bé-ton bientôt, c'est ce que j'arrêtais pas de dire à mes proches Pourtant pas question que je m'arrête J'aimais trop l'adrénaline et l'argent frais pour être honnête Donc je laissais ces pensées obscures dans un recoin d'ma tête Fallait faire le tafe, perdre des sous ça j'pouvais pas me permettre Pour moi un plan foiré c'est comme les jeter par les fenêtres C'est dans cet esprit que je suis monté sur mon énième séquestr' Au début tout se pa**ait bien La victime dans le coffre on avait déjà la mallette Ainsi que toutes ses cartes dans les mains Quand soudain des gyrophares au loin Qui a pu les appeler? Je sais bien qu'ils ne sont pas la par hasard vu le coin Seule solution courir, c'est donc ce qu'on a fait Après une heure d'une course effrénée ils ont réussi à me péter Je te pa**e les détails sur la gardav' agitée Désormais je sais que je suis pas prés de la revoir ma cité… Refrain : C'est juste une page de mon destin, cousin, je glorifie rien J'ai fait ma peine comme un bonhomme parce que j'en suis un Tellement de baltringues qui disent tellement de conneries devant les petits Qui leur font croire que c'est en allant au chtar qu'on réussi On peut pas reprocher aux mômes d'être influençables À part ça tu bluffe personne, les gens influant savent En tous cas si t'y a jamais mis les pieds t'as rien raté Pour ma part j'en sors et j'en ai aucune honte ni fierté Après le dépôt je monte dans le fourgon, direction le ballon ça y est j'y suis va falloir que je m'y fa**e je sais que ce sera long J'pa**e à la fouille, laisser mes effets personnels Ma montre, ma gourmette, ma chevalière, ma chaine, mon oseille Direction le greffe pour la photo, on m'attribue ma carte ainsi que mon numéro Désormais je suis 3.3.6.9.0 Après une douche rapide, je monte aux arrivants Première nuit j'étais tellement mort, j'ai dormi comme un enfant Premier réveil ca y est j'ai le moral à zéro À ma fenêtre y a des barreaux
Des rats dans le patio Et des barbelés paros Autre monde autre mode de vie Je me dis que le premier qui parle mal J'lui ca**e sa bouche qu'il comprenne qui je suis Première promenades et premiers testes Peur de personne même si certains flippent des mecs de l'aile ouest Cousin. Les premières chouraves n'ont pas tardés J'en ai calmé 2-3 quand tu me cherche ça répond, maintenant tout le monde sait J'fais mon groupe petit à petit Principalement des mecs du Val d'Oise et de Seine Saint-Denis Les transactions se font par yoyo, XXX contre bé-do Et les portables arrivent du ciel et on les repêche dans le patio Y a des donneuses même au chtar Donc de temps en temps un poto se fait péter le soir Pour son portable et se fait traîner au mitard Dans le vice toute ma jeunesse Impossible que ça cesse Plus le temps pa**e et plus je suis à l'aise Dans la taule comme dans ma téce Refrain Plus d'une pige que je suis enfermé, toujours pas jugé Les jours se ressembles mais je m'en branle j'essaie même plus de les compter C'est pas le facteur mais le maton qui me donne mon courrier Il arrive toujours ouvert parce que ils ont peur de se qu'ils pourraient trouver La rage dans le sang, constamment les idées noires Surtout après la séance d'effeuillage obligatoire qui suit le parloir Tu laisse ta dignité à la fouille quand tu rentre en taule « pays des droit de l'Homme », cousin, mes couilles! pas de ça dans leurs geôles Parait que Malik s'est suicidé C'est bizarre un an qu'il était là il lui restait deux jours pour être libéré Mes potes sortent tour à tour, je suis encore là pour le moment Il me reste du chemin à faire, et au fait j'ai pris quatre ans Dehors le monde change, ils sont pa**és à l'euro Parait que la poudre arrive en force Les petits commencent plus par le bé-do « Un tel » parle sur moi, je réglerai ça bientôt Pour l'instant faut que je pense à l'après Dans ma te-tê y a plein de projets Dernière ligne droite, je sais que j'ai fait le plus long J'suis presque au bout du tunnel Et dans quelques mois, moi, je ne serais plus sous leur tutelle Mais en même temps j'suis encore là donc j'encaisse Manger, se laver, pisser, dormir, chier tout ça dans la même pièce Voilà ce que c'est ma gueule Ceux qui te font croire autre chose j'ai bien du mal à comprendre ce qu'ils veulent Tous potentiellement incarcérables Pour ma part début 2003 une voix m'annonce libérable Refrain x3 A tous ceux qui savent de quoi je parle À tous les frères que j'ai croisés quand j'étais extrait Dans la cage du fourgon cellulaire Air vicié envie de gerber Menotté dans l'dos tout le trajet Menotté aux chevilles tout le trajet Si tu connais rien de ça, t'en fais pas Tu rates rien mon cousin...