Je suis mort de soif auprès de la fontaine
Exilé dans cette ville que je connais si bien
Mon seul paysage est une terre lointaine
Et de mes souvenirs il ne me reste rien
Je suis nu comme un ver vêtu en président
Et face à l'univers je nage dans le néant
Mon âme solitaire danse entre les gens
J'avance à la lumière et l'ombre se fait mienne
Je me brûle et me noie aux feux de la scène
J'ai chaud mêlé de froid je hais ce que j'aime
Je pleure de joie puis sourie de mes peines
Et ces vers de Villon souvent me reviennent
A quoi bon gagner sa vie à demeurer perdant
Vouloir ressembler à ceux qui me sont différents
Mon ami est celui qui me dit sincèrement
Soit le plus courageux de tous les fainéants
Je ne prends pas soin de toi qui m'est la plus chère
La prunelle de tes yeux c'est la chair de mon sang
J'aime tout en toi à la fois son contraire
Ce que j'aime le moins est le plus fascinant