Être un homme, c'est prendre sur soi
Savoir verser des larmes
Se dire qu'on compte sur moi
Savoir ranger son arme
J'ai le blues, les yeux humides
Bordel psychologique, une grosse envie de faire le vide
Nostalgie du temps qui court, j'regrette l'époque où on était bien
On était gosse, on n'avait rien, on était bien
A la vue de petits larcins, on a grandi comme des p'tits cons
La cour d'récréation, on t'ma**acrait pour un p'tit pont
Mais maintenant on est grand, la course au cash met des pilules
Car la vie c'est qu'une étape, si tu crève elle continue
J'pense à XXX
J'suis peut-être le prochain sur la liste, faudrait que j'me mette dans le dîn
Mais la dounia nous pénalise, que Dieu nous guide
Les soirs j'cogite, j'me dit qu'il serait grand temps d'faire la prière
Mais quand je me lève, j'regrette juste le cash que j'ai pas pris hier
C'est hard, mais c'est la vérité frère, pourquoi se mentir ?
On finira par le payer, de vouloir trop s'en sortir
On vit pour le paraître, pour le regard d'autrui
Qui bra**e, qui roule en cabre, qui deal, qui fait plus de bruit
Et le temps pa**e, qu'ai-je fais d'bien dans ma vie ?
Perdu dans ma gamberge, le regard posé dans l'vide
J'intériorise vu qu'un homme doit pas souffrir
J'cache mes cicatrices, derrière des longs sourires
Au point de croire que j'peux trouver la joie que dans l'ivresse
C'est pour ça que j'fini flasher dans mes excès de tristesse
Un pied dans la street, et l'autre dans c'rap de merde
Le cul entre deux chaises, entre bénef et grosse perte
J'me pose des questions sur la nature de l'être humain
Il s'contente de rien, plus tu lui donnes, plus il a faim
Le pire c'est que j'en fais partie, au lieu d'être de ces gens pieux
Qui pourraient vivre leur vie dans l'noir tant qu'ils sont éclairés par Dieu
Mais j'suis d'ces faibles qui s'accrochent à la life
En croyant dur comme fer qu'être un homme c'est faire du cash
Personne n'est éternel, tôt ou tard on cède notre place
Mais ça on refuse de s'le dire, on préfère en rire comme des lâches
J'ai 24 ans, c'est p't-être mon dernier son, ou p't-être mon dernier disque
Grosse remise en question
Fidèle à moi-même, entre défauts et qualités, mais vaut mieux sa p'tite gamelle que bouffer à tous les râteliers
On rappe tous comme des cons, on veut tous être une grosse tête
On cours tous après un buzz, à en devenir des cotoreps
On snobe tout le monde, on ne jure que par ce rap game
Au point d'ignorer qu'on fait p't-être mal à ceux qu'on aime
Alors c'est ça la vie, c'est la course au pouvoir
Qui a plus de thunes, plus de fans ou plus de gloire
J'pense qu'on est perdu, et le sheitan sert de boussole
En voulant faire comme tout l'monde, tu finira par être personne
Si c'était mes derniers mots, fallait que j'vous dise
Papa maman j'vous aime, que j'ai le courage de vous l'dire que sur un disque
Mes deux frères vous êtes gravés dans mon coeur
Que l'morceau, j'ai peur pour toi, t'es destinée p'tite sœur
Aux potos [belges ?], à Aymen, à Abdel, ceux qui savent me r'mettre en place quand des fois je perd la tête
Aux frères qui font le rappel, à Nadjib et ses conseils, les vrais valeurs de l'homme, là j'te parle plus d'oseille
J'en ai plein le coeur mais y'a des choses qui se disent pas
Si j't'ai fait mal, pardonne moi, j'ai pas le courage de l'dire en face
La street m'a rendu fier
Tous victimes de la rue, vu qu'la faim, c'est c'qui nous perd
La gourmandise c'est c'qui nous tue
C'est juste un coup de blues, demain tout ira mieux
J'veux qu'on s'rappelle que j'ai vécu du mieux qu'je peux
Et si un jour j'pars et qu't'as l'occas' d'écouter c'titre
S'il te plaît sèche tes larmes, y'a rien d'plus beau qu'une chanson triste