Tiède se veut la nuit,
S'ouvre la boîte à souvenirs;
Limpide coulait ma vie
Quand j'étais clown, quand j'étais rire;
Mais j'avais trempé chemise
Dans un naufrage!
Le cirque trop sucre a fondu
Dans le café noir des années;
Soeur Ballerine s'est décousue
Aux fines coutures d'une danse usée;
Rimbaud a séché chemise
Dans mon nuage!
Voyez!... Voyez ma roulotte!
Elle a besoin d'autres couleurs
Et ce vieux coeur qui cahote
Raconte que vous n'aurez pas peur;
Les mendiant de l'infini
M'ont enchaîné!
Chargez ma roulotte!
Dix mille étés vous feront la cour
Et ce vieux coeur qui cahote
Chante que vous serez troubadours;
Ainsi s'en ira la pluie
Et nos tourments!
En limons et merveilles,
L'horizon se prosterne
Aux reins d'un filet bleu
Que l'on appelle... la mer!
Cueillez cette roulotte!
Aimez ce cheval!
Pour vous commence un long voyage!
Moutons en transhumance,
Bergers d'un septième ciel
Issus de l'espérance
Comme le vin de la treille!
[Paroles: Christian Décamps - Editions Warner Chappell 1976]