Dans la chambre royale… Arthur dort alors que Guenièvre est déjà totalement réveillée. Elle secoue doucement le roi, pour qu'il l'écoute.
Guenièvre (chuchote) : Dites, c'est pas aujourd'hui votre entrainement avec le maître d'armes ?
Arthur (les yeux encore clos et à moitié endormi) : Je sais pas… Je sais plus quel jour c'est.
Maître d'armes (crie en voix off) : Ah ah Sire ! Je vous attends ! A moins que vous préfériez qu'on dise partout que le roi est une petite pédale qui pisse dans son froc à l'idée d'se battre !
Arthur (qui n'a pas l'air décidé à bouger) : Ouais c'est aujourd'hui j'crois…
Le roi se bat à l'épée avec le Maître d'armes.
Arthur (crie) : Dieu mais allez y douc'ment oh ! C'est d'l'entrainement !
Maître (qui s'arrête, attendant Arthur) : Y a pas de doucement qui tienne ! Vous allez m'faire l'plaisir d'vous remuez un peu les miches, Sire, j'ai l'impression d'me battre contre une vielle !
Arthur : Ah oui, parce que là on a dit qu'on s'battait pas. C'est juste deux-trois pa**es comme ça, histoire d'se dégourdir.
Maître : Parce que vous appelez ça des pa**es vous ? Moi j'appelle ça des politesses ! (se remet en place et essaie de stimuler le roi) Allez en garde ma mignonne !
Le Maître fonce sur le roi qui évite chaque coup. Arthur essaie d'arrêter un coup d'épée de son « adversaire » et se retrouve par terre.
Arthur (énervé): Mais bon dieu ! Mais c'est pas possible ! Vous pourriez prévenir !
Maître : Le jour où vous tombez sur un ennemi ça m'étonnerais qu'il vous prévienne…
Arthur (paraît calme) : Alors déjà j'suis pas votre ennemi, (se remet en colère) et vous avez failli m'couper un bras !
Maître : S'il faut ça pour vous réveillez ça m'fait pas peur !
Arthur (soupire) : Mais vous êtes quand même bien allumé !
Maître (se remet en position et crie) : En garde ma mignonne!
Arthur : Non… C'est obligé les prénoms féminins ?
Le maître ne répond pas mais fonce sur Arthur.
Après… Ils sont toujours en train de se battre, quand le maître d'arme fait lâcher à Arthur son épée qui va voler plus loin.
Maître : Ah ah ! Sire (lui donne une tape amicale à l'épaule qui fait presque tomber le roi qui n'en peux plus) c'est pas l'tout d'avoir une épée magique, pas vrai ? Encore faut il savoir s'en servir !
Arthur : Ne m'prenez pas trop pour une bleusaille, quand même, en combat réel j'me défends pas trop mal figurez-vous !
Maître : Alors dites vous qu'c'est un combat réel et montrez-moi c'que vous avez dans l'slibard ! (se remet en position) P'tite pucelle !
Arthur (désespéré, jette son mini-bouclier par terre) : Non, non. Moi j'arrête.
Maître : Mais pourquoi ?
Arthur (s'énerve à nouveau) : Parce que j'en ai ras l'bol de vos conneries !
Maître : Sire… un personnage de votre qualité se doit d'être entraîné !
Arthur : Je parle pas d'ça ! J'vous parle de vos provocations à deux ronds. Ça j'en ai marre !
Maître : Mais c'est comme ça qu'i l faut faire !! Pour stimuler la colère ! Sinon on peut rien faire !
Arthur : A quoi ça rime de me traité d'pucelle ? J'vous l'demande !
Maître (très solennel) : Sire, aucun homme dans votre cour ne vous est plus dévoué qu'moi. J'ai donné mon arme, et mon cœur au service de votre divine destinée. C'est justement l'amour profond que je vous porte qui m'empêcherai d'lever la main sur vous.
Arthur : Mais moi aussi ! C'est exactement la même chose ! J'vous aime bien ! J'ai pas envie d'vous cognez sur la tronche !
Maître (balance son épée) : C'est pour ça qu'on s'insulte ! Pour oublier qu'on s'apprécie ! (Arthur le regarde interloqué puis la maître se met en position de combat à main nue) Wazaa ! (crie) En garde espèce de vieille pute dégarnie ! (Arthur ne cache pas son grand ras le bol) Allez Sire, un p'tit effort ! Balancez moi une bonne insulte, quoi !
Arthur : Faudrait déjà que j'en trouve…
Maître : N'importe quoi ! C'qui vous vient ! Pourvu que ce soit vexant !
Arthur (se met en position et parle sans conviction) : Bon alors en garde ! (réfléchis) …. Fils d'unijambiste.
Maître (interloqué, s'arrête) : Quoi ? Sire… Mais…
Arthur : Qu'est c'que j'ai dit ? Une connerie ?
Maître (triste) : C'est pas une insulte ça, Sire, c'est vrai !
Arthur : Ben évidemment qu'c'est vrai ! Vous avez jamais dit qu'ça d'vait être faux !
Maître (de plus en plus triste) : Mais j'ai jamais dit qu'ça devait être vrai !
Arthur (s'énerve) : Vous avez dit que ça devait être vexant ! Ben voilà ! Vous êtes vexé ! Alors profitez-en ! Allez hop !
Maître : Ah non.
Arthur (s'impatiente) : Allez ! Ah ben allez maintenant !
Maître : Non, non, non.
Arthur : Eh ! Oh !
Puis Arthur s'arrête et soupire devant le manque de réaction de son maître.
Plus tard…
Maître : Je trouve révoltant d'utiliser l'infirmité d'un père à des fin de…
Arthur (lui coupe la parole) : Mais profitez-en ! Traitez-moi d'grosse gouine et attaquez moi ! Puisque vous êtes en colère !
Maître : Mais j'suis pas en colère, Sire, je suis profondément outré ! Qu'est c'que vous direz si je me permettais d'en faire autant.
Arthur : Ben… Oui, mais moi mon père il est pas unijambiste, j'suis désolé.
Maître (abattu) : Oh ! Encore ! Mais à la fin ! Mais est ce que ça va finir ?
Arthur : S'il vous plait ! Faites pas votre mijaurée ! Moi j'me fait traiter d'gonzesse j'en fais pas tout un cake !
Maître : Mais gonzesse c'est une formule ! J'le pensais pas ! Si j'avais voulu taper dans les potins j'aurais très bien pu parler du votre, de père.
Arthur (ne comprend pas) : Quoi ?
Maître : Au hasard, l'épisode de la grange de Briguite !
Arthur (ne comprend toujours pas) : Quelle grange ?
Maître : Celle où il s'était endormi dans l'foin ! Et où Il s'est fait chier d'ssus par un bouc !
Arthur (remonté) : OK, alors là ça va être un bain d'sang !
Les deux hommes commencent à se battre à mains nues.
Le lendemain… Arthur, blessé plusieurs fois au visage, est au lit accompagné de la reine.
Guenièvre : Il me semble qu'il était musclé l'entrainement, hier, hein ?
Arthur : Ouais, on a un peu chargé, ouais, ça nous fait du bien, ça nous… (A visiblement mal)
Maître (crie en voix off) : Sire, mon père était peut-être unijambiste mais, moi, ma femme a pas d'moustaches !
Guenièvre : Qu'est c'qu'il dit ???
Arthur (qui saute du lit puis prend une matraque) : Rien ! C'est rien ! On fait semblant, c'est pour nous stimuler un peu, c'est pour nous… Vous voyez ?
Maître d'arme (voix off) : Alors ça vient ? P'tite bite !