Dans la salle de la nouvelle table ronde.
Arthur (excusez moi d'avance mais je ne connais pas le latin) : Vas insigne –prononcé Ba** inssig-né- (Bohort et Perceval discute doucement) Devotionis.-prononcé dévossio-niss- (Se tourne exaspéré vers les deux chevaliers) Ca vous emmerde c'que j'raconte ?
Perceval : Heu… Non, non.
Arthur : Bon. Sinon n'hésitez pas, hein ? (reprend sa lecture) Blabla… Devotionis.
Plus tard…
Blaise : Aujourd'hui il est question de… tenter d'éclaircir le mystère du chevalier de Provence.
Léodagan : Le chevalier d'Provence ? C'est qui celui-là ?
Blaise : Personne n'est au courant ?
Arthur : Si, si. (Hoche positivement la tête) Si, si. J'en ai entendu parler moi.
Bohort : Mais heu… Vous croyez que c'est vrai cette histoire ? Heu… Franchement ça m'a tout l'air d'un bruit qui court !
Lancelot : Alors là ! Permettez-moi d'vous dire ! LE coup du mystérieux chevalier gaulois solitaire à la rescousse de l'opprimé heu… pfff Ca fait vraiment bidon comme légende !
Galessin : Ca vous agace ça, hein ?
Lancelot : Quoi donc ?
Karadoc : Un chevalier solitaire dont tout le monde parle… Et qui s'appelle pas Lancelot du Lac…
Lancelot : Dont tout le monde parle ? (prend un air amusé) Ah non, ah non, non s'il vous plait !
Bohort : C'est vrai qu'on commence effectivement à beaucoup en entendre parler.
Lancelot : Mais on en entend parler dans les tavernes à ivrogne ! Voilà !
Perceval : Ah bon ? Moi j'pa**e pas mal de temps à la taverne heu… J'ai jamais entendu parlé d'celui-là !
Grand silence…
Un peu après…
Arthur : Le problème c'est que si c'type commence à faire vraiment parlé de lui il va falloir qu'on lui fa**e une place à la table ronde !
Léodagan : Encore ! Ben y a qu'huit place ! On est d'ja une douzaine !
Lancelot : Mais arrêtez avec votre chevalier gaulois ! J'vous dis qu'c'est des conneries !
Galessin : Faudrait sérieusement penser à agrandir la table…
Arthur hausse les épaules, visiblement résigné, il a l'air de s'en foutre un peu.
Bohort : Sire, c'est vrai que si les chevaliers se multiplient il faut faire fabriquer une table en conséquence.
Arthur : Bah… La table encore ça va, seulement j'ai pas de pièce plus grande que celle-là ! J'vais pas faire fabriquer une table de quinze coudes de long si c'est pour abattre les murs derrière !
Hervé de Rinel : Non mais c'est pas grave, on continuera les roulements…
Bohort : De tout façon le chevalier d'Provence il faudrait déjà mettre la main dessus !
Léodagan : Mais… C'est l'chevalier d'Provence ou le chevalier gaulois ? Faudrait savoir !
Lancelot : Mais c'est rien ! C'est rien du tout ! Voilà, il existe pas !
Galessin : Ca dépend des sources mais j'crois bien que c'est un chevalier d'Provence.
Blaise : Heu… Très exactement c'est « Provençal le Gaulois ».
Perceval (étonné) : Ben non, c'est moi ça !
Arthur : Comment ça c'est vous ?
Perceval : Ben j'suis pas mystérieux moi ! J'suis même pas solitaire ! Alors…
Arthur : Qu'est c'que vous nous chantez ? Vous êtes pas gaulois qu'je sache !
Perceval : Mais j'sais pas c'qu'il vous faut ! J'suis d'Caerdydd !
Bohort : Mais c'est au Pays d'Galle Caerdydd ! Vous êtes gallois.
Perceval : Ben c'est bien c'que j'ai dis ! Provençal le Gaulois… le Galois… Ouais j'vois c'que vous voulez dire…
Bohort : Vous êtes pas gaulois.
Perceval : Ouais… Ouais j'me suis gouré…
Arthur : Sans vouloir abuser… Il m'semble pas que vous soyez provençal non plus…
Perceval : Non Provençal c'est mon nom.
Bohort : Perceval.
Perceval : Perceval, ouais. Qu'est c'que j'ai dis ?
Bohort : Provençal.
Perceval : Non, non. Perceval. J'me suis gouré.
Silence.
Quelques temps après…
Perceval : Ben quoi ? C'est pas si grave que ça !
Arthur : Pas foutu d'savoir son nom !
Léodagan : Et on peut savoir depuis quand vous arpentez la Bretagne en racontant à tout le monde que vous vous appelez Provençal le Gaulois ?
Perceval : J'en sais rien moi !
Lancelot : Et si ça s'trouve il dit jamais la même chose !
Perceval : N'empêche que tout le monde parle de moi ! C'est quand même un signe !
Arthur : Perceval le Galois en tout cas tout le monde s'accorde à dire que c'est une tanche et ça c'est pas une légende !
Bohort : Oui, mais Provençal le Gaulois a une excellente réputation, Sire !
Arthur : Ben alors… J'voudrais bien qu'on m'explique pourquoi !
Karadoc : A cause des faits d'armes.
Arthur : Les faits d'armes de celui-là ? (le montre du doigt) Ah ! Première nouvelle !
Léodagan : C'est quand même pas d'bol pour lui, hein ! Parce que les rares fois où il arrive à faire quelque chose de ses dix doigts… heu… Il se goure quand on lui d'mande son nom !
Enorme silence où tout le monde se regarde dans le blanc des yeux.
Plus tard…
Blaise : Bon eh ben voilà ! Le mystère du chevalier d'Provence est éclairci !
Perceval : Il suffisait de d'mander…
Léodagan : En Provence à l'heure qu'il est ils doivent être drôlement fiers de l'enfant du pays !
Arthur : J'pense bien ! Surtout qu'les enfants d'Provence qui sont nés à Caerdydd ça doit pas courir les rues !
Perceval (voix off) : N'empêche que j'suis une légende !