L'est un pays très loin d'ici,
L'est un pays très loin d'ici,
Où naguère vivait une rose,
Où naguère vivait une rose,
Rose de Liberté, pardi !
Un jour, de nos hommes d'ici,
Un jour, de nos hommes d'ici,
S'en allèrent brûler la rose,
S'en allèrent brûler la rose,
Et ils s'y brûlèrent, pardi !
Ils nous revinrent bien meurtris,
Ils nous revinrent bien meurtris,
Mais nous apprirent quelque chose,
Nous réapprirent quelque chose
Qu'au monde nous avions appris ;
Et nous crûmes avoir compris,
Et que le monde avait compris,
Avait compris la même chose :
Qu'on ne piétine pas les roses
Dont la Liberté est le prix.
Oui, mais des hommes venus d'ailleurs,
Oui, mais des hommes venus d'ailleurs,
Ne comprirent rien à la chose,
Et s'en virent brûler la rose,
Bêtise, oh, reine du malheur !
Et ce pays, très loin d'ici,
Et ce pays, très loin d'ici,
Aujourd'hui brûle sous les bombes,
Il brûle et crève sous les bombes,
Et nous n'y pouvons rien ? Pardi !
Et les enfants de ce pays,
Et les enfants de ce pays,
Croyez-vous qu'on leur fait des tombes ?
Il leur reste les trous de bombes
Pour quitter ce monde maudit !
L'est un pays très loin d'ici,
L'est un pays très loin d'ici,
Où naguère vivait une rose,
Où naguère vivait une rose
Mais dans ce pays, loin d'ici,
Mais dans ce pays, loin d'ici,
La Liberté c'est quelque chose !
Liberté veut dire quelque chose !
Qu'on s'en souvienne avant la nuit !