La petite histoire que je vais te raconter
À pa**é les brumes et les hivers,
L'oiseau vint un soir, sur mon épaule se percher,
Pour me la conter à sa manière;
L'était une fois une belle fort courtisée,
La plus belle que l'on ait pu faire,
Tant d'hommes alentours, et soudain comme électrisés,
Se disputaient l'honneur de lui plaire;
Deux fameux champions, un vieux monsieur très fortuné,
Deux pharmaciens et trois militaires;
Pour faire son choix, belle était fort embarra**ée;
Pour tout dire, elle ne savait que faire;
Elle choisit enfin, solution de facilité
De tour à tour, tous les satisfaire,
Puis elle fit en sorte que tous ils se sachent bernés,
Si bien que, très vite, ils s'entretuèrent;
Belles rarement ont cerveau plus gros que le nez,
Ce n'est là que vérité première!
Elle pensait: sûr qu'il me restera le dernier
Et que je saurai m'en satisfaire;
Mais le beau vainqueur, soudain par le génie touché,
Après avoir bu toute colère,
Vint, la supprima sans même le temps d'un Avé
Et s'en alla pleurer chez sa mère;
Morale n'en est que trop facile à deviner:
C'est qu'on ne doit plus, sur cette terre,
C'est qu'on ne peut plus, non, dans ce monde mal famé,
Plus confondre l'Amour et la guerre!