Il balaie d'un revers de main le néant d'une vie en invoquant son propre vide ;
Il essuie tous les parterres qu'il foule lui-même, en faisant dire à chacun de ses souffles je t'aime ;
Il récure, récuse le fait d'être lui, car s'il est ivre il est sobre aussi ;
Le Faqir
Il travaille pour ce monde comme s'il allait vivre toujours et pour l'autre, comme s'il allait mourir demain ;
Il corrige les défauts enfouit au tréfonds de lui-même et se détourne du voile des mystères ;
Il chemine sur cette voie qui discrimine, qui détermine, celle qui était déjà là avant même qu'il ne se détermine ;
Le Faqir
Il médite, ferme les paupières sur l'oeil de chair et scrute avec l'oeil du coeur ;
Il réfléchit sur tout ce qui image, réfléchit sa propre image ;
Il "Euréka", il s'écrit de toi toi, Ô messager de celui qui voit ;
Le Faqir
Il observe la beauté en toute chose, en toute chose ;
Il est d'abord ébloui par cet astre qui illumine les nuits, puis ;
Il regarde, fixe ce soleil qui ne se couche pas, parce que tout change, rien ne change ;
Le Faqir
Il se lève, marche dans l'éternelle jeunesse ;
Il voyage dans la vie comme l'étranger qui traverse la ville ;
Il ne s'arrête nulle-part parce que chez lui est tellement de ce monde ;
Le Faqir
Il ne se réjouit pas d'une bonne oeuvre qu'il aurait accomplit ;
Il se réjouit de sa bonne action comme une faveur qu'on lui aurait accordée ;
Il se réjouit d'être l'humble, d'être le simple ;
Le Faqir
Il ne reproche et ne fait de reproche qu'à lui-même ;
Il ne s'accroche qu'à ceux qui ont le bien, le bon et la beauté comme proche ;
Il s'approche, se rapproche par la force de l'amour ;
Le Faqir
Il est aimé et devient l'ouïe, le regard, la main et le pied ;
Il est dans tout ce qui émane de son coeur exaucé ;
Il est protégé par ce qu'il y a de plus élevé ;
Le... Le Faqir