J'ai trop peu d'points en commun avec les rappeurs, j'devrais changer d'musique Il paraît qu'l'éthique empêche d'avancer, qu'l'auto-tune te rend aérodynamique Frère, là j'suis un peu comme allongé dans un lit dans lequel je serais grave mal à l'aise Non, cherche pas, y a pas même pas moyen d'faire un rêve qui défonce et dans lequel tu baises Dans lequel tu pèses, où tes doutes se taisent, on reste en plein songe du 93 Tes mythos, c'est l'histoire et la condition d'tes parents que tu mets entre parenthèses Mais qui est donc a**ez con pour croire que le pouvoir est dans les biceps et les trapèzes La connerie des rappeurs, si j'avais fait des études, j'te jure j'en aurais fait une thèse Les gens n'focalisent que sur les accessoires et te balancent des conneries fortiches T'as une barbe et t'es noir, c'est bon t'es extrémiste Rajoute des Rayban et t'es de South Beach Ici si tu ne penses qu'à ta gueule, alors tout le monde va te trouver chelou Au final les agneaux voudront leur ressembler frère, c'est là qu'est la vraie force des loups On t'oblige à changer de nature, te faisant croire que comme ça tu te délivres Rentre dans le jeu, ferme plus souvent ta gueule et prends le temps d'ouvrir des livres France-Sénégal, histoire et sociologie font de moi un Afro-Occidental Mais qu'on n'me dise pas que Ngor n'est pas l'île des Lébous avant d'être la maison de France Gall (*3) Quand ils ont vu ma tête, trop souvent dans leurs yeux j'ai vu la déception J'ai vu le jour à Kaolack, ça n'se devine pas à travers mon nom et mon prénom Non, le mal dont nous souffrons n'a pas d'autre synonyme que le monde où nous vivons Alors nous nous divertissons, regardons la télé un peu comme des cachetons que nous prenons Eh, est-ce que ça veut dire qu't'es mon meilleur ami, ou que tu es prêt à m'prendre la vie? Lorsque tu me dis "ouais t'inquiète pas, pas de galère, j'irais en enfer pour toi, y a pas d'souci" Tu peux demander à n'importe qui, tu verras, ici tout le monde aura quelque chose pour toi Ta vie a la street, le DJ a un beat, le MC a un feat, tes espoirs ont un hit Frère, un jour tu veux faire le bilan de c'que t'as perdu de toi en grimpant Et là, au sommet, soudainement, tu t'aperçois qu'en fait le trône est un fauteuil roulant Faut vraiment qu'ils se méfient de leurs idoles qui puent l'bonheur, c'est ce que je dirai aux jeunes Ils font croire que leur vie est fun mais finissent par un selfie face au canon d'un gun Des barres, les droits d'l'homme, les règles de la Mafia gèrent le monde comme à Syracuse Moi j'serai condamné même si l'arme du crime a été fournie par les mecs qui m'accusent Ici, on considère que ma foi, ma voix, ma vision, ma vie sont scélérates Me demande pas d'écouter mon cœur quand j'ai l'impression qu'il a cessé de battre L'angoisse, le ciment, l'ennui, le froid et la grisaille jalonnent mon espace-temps Mais mon art arrive quand même fièrement, accompagné de boucles et de pieds pour les battements Tu n'vois pas que le rap est partout, derrière chaque lutte, chaque combat, derrière chaque cri Frère, les mecs des émeutes de Baltimore ont le même swag que Pusha T De plus en plus de babtous te balancent, dans le rap nous on dérange parce qu'on est blancs On dérange tous quelque part, dans c'monde, si tu es Noir, tu déranges tant qu'tu es vivant Ça rentre par une oreille, ça ressort par l'autre quand j'entends "t'inquiète, demain ça ira" J'ai mal choisi mon blaze frérot, google Al et on te propose Al Qaida A A A A A A Al-Qaida (*8)