[Couplet 1] Dans la tête, trente-cinq années d'archives De mémoire plus ou moins vive Depuis la terre de l'huile d'arachide Jusqu'à la France, son bitume et ses esprits arides On nous nargue, c'est rude Comme une affiche "United colors of Bennetton" dans une rue d'Afrique du Sud On a troqué traditions et culture Contre une bulle d'air dans une paire de chaussures Il y a des choses dures, tu te maries, ouvre ta porte à chacun Certains viennent pour se battre, plus de respect pour rien Et on devient comme ces chiens qui n'supportent pas les autres chiens Ils parlent bien, mais le mal dirige C'est des s**-shops dans les arrière-cours des églises C'est noir comme mes tifs J'vais pas croire qu'ils ne sont pas racistes juste à cause d'une Miss France métisse Ma méfiance devient animosité Les routes de la France sont gelées même en été La société a empiété sur leur pitié Ceux sans métier savent blesser pour faire du blé Mon espoir s'en est émietté et ma piété y est restée Civilisation, milieu inhospitalier Je survis, solide comme l'acier Endurant comme Haile Gebresela**ie [Scratches] "Mes racines me guident" [Couplet 2] J'viens d'là où y a rien, mais où tu fais avec Ici le moral est sec, mais même les sacs poubelles sont high-tech Entre prestige et vestiges, j'lâche mes rimes depuis bientôt quinze piges Les petiots veulent des galons, être stars du ballon Et pas l'un des damnés d'la Terre de Fanon J'ai la couleur de la nuit, né plus près du soleil Avec d'autres coutumes que celles de la famille Groseille Al en ville n'évoque pas la fraîcheur des îles Portrait de la rancœur de l'exil Les mauvaises pensées me pilonnent Surtout au bled, tu captes en quoi l'Occident c'est Babylone [Scratches] [Couplet 3] L'argent c'est la permission d'être libre, le droit d'vivre Le pouvoir de suivre un monde qui dérive Moi, en attendant l'époque de la récolte J'm'efforce d'évoquer la révolte C'est ça qui m'botte, j'attends la fin de la culture du colt Le jour de la clôture des votes Afro-urbain, autochtone parmi les miens Fils de la terre mère, à l'aube du troisième millénaire Je me défends de réagir en complexé Terre qu'ils n'ont pas encore annexée J'aime être relax à Dakar pour l'équinoxe d'été Sans chichi, comme on peut être rasta sans locks Il m'faut le flair du fox-terrier pour subsister Là est le substrat de ces rimes ultra-orthodoxes [Scratches]