Je me souviens de toi dans ces années obscures Où tu te promenais avec un "rat en laisse". Les cafards te disaient: l'amour vient du futur Et te laissaient leurs croix comme on laisse une adresse. Maintenant tu me regardes avec les yeux flétris Bouffés par la machine à plastiquer les rêves. Tu me tends mon ticket pour la foire aux zombies Et m'invites à trinquer au doomsday qui se lève. Oh! Love. Lové sur ton ventre, le bébé s'ouvre les veines Et tu me demandes s'il a bien pris sa dose. Nous sommes de vieux enfants traînant nos écorchures À travers les décors jaunis d'un vieux cartoon. Nous marchons sur Berlin en gobant nos œufs durs Et nous sommes à Paris victimes d'un baby-boom. Nous n'sommes que les fantasmes fous d'un computer Avec son œil grinçant fouillant dans nos cerveaux Dans la fluorescence bleutée de son scanner, Je regarde l'aiguille s'enfoncer dans ta peau. Oh! Love. Lové sur ton ventre, le bébé s'ouvre les veines Et tu me demandes s'il a bien pris sa dose. Les mômes de ton quartier se déguisent en momies. Un aigle, lentement, tourne autour de ta chambre. Les a**a**ins défilent en levant leurs képis. Les bébés tombent du lit en lisant Mein Kampf. Oh! Love... Love. Hier je t'aimerai de mon amour taxi. Hier je t'aimerai de mon amour tocsin. Hier je t'aimerai dans un bar à minuit Des soirs... où la tendresse fait plus bander les chiens... Oh! Love... Love. Les ambulances attendent le long des terrains vagues. Les réverbères s'allument au fond des catacombes. Les bulldozers préparent l'autoroute pour le stade. Dois-je me faire installer le téléphone sur ta tombe? Oh! Love. Lové sur ton ventre, le bébé s'ouvre les veines Et tu me demandes s'il a bien pris sa dose.