Hésiode - Théogonie - Flot et sa descendance lyrics

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Hésiode - Théogonie - Flot et sa descendance lyrics

(v.233) Flot engendra Nérée, sincère et franc, l'aîné de ses enfants. On l'appelle le Vieux, parce qu'il est loyal et bénin à la fois, que jamais il n'oublie l'équité, qu'il ne connaît qu'honnêtes et bénignes pensées. Puis, uni à Terre, il engendra encore le grand Thaumas, le valeureux Phorkys, Kétô aux belles joues, Eurybié enfin, dont la poitrine enferme un coeur d'acier. (v.240) Et, à Néré , des filles enviées entre les déesses, au milieu de la mer inféconde, naquirent de Doris, Doris aux beaux cheveux, la fille d'Océan, le fleuve sans rival : Plôtô et Eucranté, Saô et Amphitrite, — Eudôré et Thétis, Galéné et Glauké, — Cymothoé, Speiô, Thoé, et la gente Halié — Pasithée, Ératô, Eunice aux bras de rose, — la gracieuse Mélite, Eulimène, Agavé, — Dôtô, Prôtô, Phéruse et Dynamène, — et Nisée et Actée, et Prôtomédéia, — Dôris et Panopé, la jolie Galatée, — la gente Hippothoé, Hipponoé aux bras de rose, Cymodocée, qui, sur la mer brumeuse, sans peine apaise la houle et le souffle des vents furieux, avec Cymatolège et Amphitrite aux jolies chevilles. — et Cymô, Élioné, Alimède au front couronné, — Glauconomé, qui se plaît au sourire, et Pontoporéia, — Léagoré, Évagoré, Laomédéia, — Polynoé, Autonoé, Lysiana**a , — Psamathée au corps gracieux et Ménippé la divine, — Nésô et Eupompé, Thémistô, Pronoé, — Loyale enfin, dont l'âme est l'âme même de son père immortel. Telles furent les cinquante filles de Nérée, le dieu accompli, qui ne savent qu'oeuvres accomplies. (v.265) Thaumas prit pour épouse Électre, la fille d'Océan au cours profond ; et Électre enfanta Iris la rapide et les Harpyes chevelues, Bourrasque et Volevite, qui tiennent tête aux oiseaux et aux souffles des vents, avec leurs ailes rapides ; car, (sitôt nées,) elles s'élançaient dans les airs. (v.270) À Phorkys Kétô enfanta les Grées au belles joues. Chenues du jour de leur naissance, elles sont appelées Grées aussi bien des dieux immortels que des humains dont les pieds foulent cette terre, Pamphédô aux beaux voiles, Ényô aux voiles safranés. Elle entanta également les Gorgones qui habitent au delà de l'illustre Océan, à la frontière de la nuit, aux pays des Hespérides sonores, Sthennô, euryale, Méduse à l'atroce destin. Méduse était mortelle, alors que ses deux soeurs ne devaient connaître ni la mort ni la vieillesse. Elle seule en revanche vit s'étendre près d'elle le dieu aux crins d'azur, dans la tendre prairie, au milieu des fleurs printanières. (v.280) Et, quand Persée lui eut tranché la tête, le grand Chrysaor surgit, avec le cheval Pégase. Tous deux reçurent ces noms, l'un parce qu'il était né aux bords des flots d'Océan, l'autre parce qu'en ses mains il tenait une épée d'or. Et Pégase, prenant son vol, quitta la terre, mère des brebis, et s'en fut vers les Immortels. Il habite aujourd'hui le palais de Zeus, portant le tonnerre et la foudre pour le compte du prudent Zeus. (v.287) Chrysaor engendra Géryon aux trois têtes, uni à Calliorhoé, fille de l'illustre Océan. Celui-là, Héraclès le Fort le tua, près de ses boeufs à la démarche torse, dans Erythée qu'entourent les flots, le jour où il poussa ces boeufs au large front vers la sainte Tirynthe, après avoir franchi le cours d'Océan et tué ensemble Orthos et Eurytion le bouvier, dans leur parc brumeux, au delà de l'illustre Océan. (v.295) Elle enfanta aussi un montre irrésistible, qui ne ressemble en rien ni aux hommes mortels ni aux dieux immortels. Au creux d'une grotte naquit la divine Échidna à l'âme violente. Son corps est pour moitié d'une jeune femme aux belles joues et aux yeux qui pétillent, pour moitié d'un énorme serpent, terrible autant que grand, tacheté, cruel, qui gîte aux profondeurs secrètes de la terre divine. C'est là qu'elle aussi a sa grotte, en bas, sous un rocher creux, loin des dieux immortels et des hommes mortels ; là est l'illustre demeure que lui ont départie les dieux : c'est sous la terre, aux pays des Arimes, qu'a été retenue l'atroce Échidna, dont la jeunesse doit échapper à jamais à la vieillesse et à la mort. (v.306) À elle, dit-on, s'unit d'amour Typhon — le terrible, l'insolent bandit à la vierge aux yeux qui pétillent — et de lui elle conçut et enfanta des enfants au coeur violent. Elle mit d'abord au monde Orthos, le chien de Géryon. — Après lui, elle enfantait encore un monstre irrésistible, qu'à peine on ose nommer, le cruel Cerbère, le chien d'Hadès, à la voix d'airain, aux cinquante têtes, implacable et puissant. — Et, après ces deux-là, elle mit encore au monde Hydre, qui ne sait qu'oeuvres atroces, le monstre de Lerne, qu'Héra la déesse aux bras blancs avait fait grandir pour satisfaire son effroyable haine contre Héraclès le Fort. Mais le fils de Zeus, l'enfant d'Amphitryon, Héraclès, la détruisit d'un airain impitoyable, avec l'aide du belliqueux Iolaos et des conseils d'Athéna, la rama**euse de butin. — Elle enfantait aussi Chimère, qui souffle un feu invincible, Chimère , terrible autant que grande, rapide et puissante, qui possède trois têtes, l'une de lion à l'oeil ardent, l'autre de chèvre, l'autre de serpent, de puissant dragon. Celle-là, ce fut Pégase qui en triompha, avec le preux Bellérophon. — Elle enfanta encore, après avoir subi la loi d'Orthos, Phix la pernicieuse, désastre pour les Cadméens, et le lion de Némée, que la noble épouse de Zeus, Héra, avait fait grandir dans les vallons de Némée, fléau des humains. Là, il décimait le peuple de la déesse et régnait en maître sur les monts néméens de Trète et d'Apésas. Mais il succomba sous le bras vigoureux d'Héraclès le Fort. (v.333) Et, unie d'amour à Phorkys, Kétô lui donna pour dernier enfant un terrible serpent, qui caché sous la noire terre, au milieu de ses immenses anneaux, garde des moutons tout en or. Telle est la descendance de Phorkys et Kétô. (v.336)