Guillaume Poncelet - TV lyrics

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Guillaume Poncelet - TV lyrics

[Couplet 1] Même au fin fond de mon petit pays, je regardais ma lucarne Les convulsions du monde nous parvenaient comme un lointain vacarme Souvent la télé s'partageait avec l'ensemble du voisinage La mondovision canapé transforme le globe en un village Les fractions d'imaginaires partageant tous la même doxa Roger Milla en Coupe du Monde et le monde danse le makossa La Guerre du Golfe de Mister Bush, avant fiston y'avait papa Et j'mattais le pillage des pipelines en bouffant mes papayes Nous étions tous les mêmes gamins rêvant d'entrer dans la Dream team Malgré l'arceau dans mon jardin j'ai jamais vu Patrick Ewing J'me suis accroché à des rêves souvent très loin d'mon quotidien J'connaissais bien moins ma culture que le western hollywoodien On pensait tenir aucun rôle dans le programme de leurs feuilletons Mais un jour en Gaule à La Baule y'a eu le discours de tonton Démocratie multipartisme, il fallait ranger les pistolets Comme rien n'est simple la guerre a éclaté, j'ai éteint ma télé [Refrain] C'est cool... C'est cool... Ma jeunesse s'écoule... C'est cool... Entre un mur qui tombe et deux tours qui s'écroulent [Couplet 2] Pendant qu'on s'débattait dans une fournaise Les autres nous regardaient a**is en charentaises à s'demander "Y'a quoi à la télé ? C'est quoi ces peuples qui crient à l'aide entre le fromage et le dessert ?" L'humanité est plus fragile qu'une orchidée dans le désert Et quand le drame est bien trop grand, il se transforme en statistiques Et Lady Di a plus de poids qu'un million de morts en Afrique L'ignorance est moins mortelle que l'indifférence aux sanglots Les hommes sont des hommes pour les hommes et les loups ne sont que des chiots Alors on agonise en silence dans un cri sans écho Et même si la technique avance, elle ne changera pas la déco On a grandi avec le poids de nos démons sur le roc des coteaux Alors donnez-nous des mots pour qu'on vous change la photo! Pour qu'on écrive à hauteur d'homme ce que la télé ne montre pas Les battements du cœur de mon âme est une info qui ne ment pas J'venais d'Afrique mais sans connaître Kouchner et puis son sac de riz J'ai débarqué un soir d'hiver ici avec mon sac de rimes [Refrain] [Couplet 3] J'ai perdu mon Jardin d'Eden où je me nourrissais de mangues Je suis prisonnier de mes chaînes vu qu'ici la télé commande J'l'ai rallumé dans un trois pièces de cet immeuble surchauffé J'l'ai entretenue comme le feu parce que dehors j'me les congelais Loin dans mon exil, je zappe ceux qui ont pris ma place Et quand on joue sur leur terrain c'est souvent rare qu'on te remplace J'fais une pause, le temps d'une pub Coca Cola Insérée entre un mur qui tombe et la sortie de Mandela On a vécu en continu, comme un flot d'informations Et j'me suis perdu dans ma rue, sous un amas de béton Les souvenirs de ma vie s'mélangent à toutes ces images diffusées Vivre hors champ d'la caméra c'est souvent ne pas exister On nous gave d'images à satiété, de s**e, de fric et de faucheuse Alors j'écris des textes comme un écho de nos vies silencieuses Sur leur écran on est des bouts d'pixels perdus dans la foule Et nos vies s'écoulent, coulent pendant qu'le monde s'écroule [Refrain]