Tu joues, joues, joues nuit et jour, jour et nuit Comme sur une scène tu joues, joues ta vie Tu joues avec les autres comme des figurants flatteurs Qui sont tout juste bons pour vous mettre en valeur. Et si de temps en temps tu veux calmer tes envies Tu dis: "C'est moi qui mène, c'est moi qui choisis" Et quand ils ont rempli leur besogne animale Tu les jettes avec dégoût comme on jetterait son journal. Quand ils deviennent gênants, quand ils deviennent trop fous Comme la Reine dans Alice, tu cries: "Tranchez le cou!" Mais le grand amour, il faut l'avoir connu Tu en as trouvé un, mais impossible bien entendu. Tu l'entretiens à coups d'soupirs, à coups de pleurs Mais comme tu aimes le drame, tu trouves ton compte dans le malheur Ça te donne du mystère pour tous ceux qui t'entourent Et tu peux dire tout haut que tu connais le grand amour. J'crois qu'je peux prédire même n'étant pas prophète Qu'un jour ou l'autre, ça va te tomber sur la tête Le réveil sera pénible, ma chatte, ma jolie Ce jour-là quand le charme sera parti. Mais, en attendant, continue c'n'est pas encore trop tard Tu est belle tu plais toujours même s'il te faut un peu de fard Vas-y joue, joue, joue, fais pleurer, fais souffrir Y en aura toujours, pour applaudir.