C'est la fin de ce monde-ci Et de sa chair en dent de scie, Tout est profondément perdu. Sait-on ce que l'on a connu? Des singes ou des équinodermes De cette faim sous notre derme De cet épilogue frileux, Plus misérable que galeux. Que sait-on de ce monde-ci? De quoi peut-il être transi, Sinon de notre opposition A ce qui naît et nous contraint? Voici que continue le train Où notre place était acquise Et c'est ainsi que va l'effroi Entre les banquettes exquises Et les reliefs d'un buffet froid Sur une table qui s'enlise. Que va-t-il arriver Si notre faim va à l'encontre De ce qui demeure et qui contre Et du bijou et de l'écrin Magnifique enfant de là-bas Qui fut simulacre et combat? Que peux-tu provoquer de plus Que le chaos, que le trépas, La mortitude et le méplat? C'est la fin de ce monde-ci Et de sa chair en dent de scie Tout est profondément perdu. Sait-on ce que l'on a connu? Des singes ou des équinodermes, De cet enfant sous notre derme, A qui l'on a touché la joue Plus misérable que frileux, Plus molécule que galeux? Nous sommes des équinodermes A la muqueuse qui se ferme Sur un fond de monde perdu Et nous nous battrons à mains nues. Nous sommes des équinodermes Dont la carapace renferme Un vin, venin douloureux Et nous nous battrons d'autant mieux. C'est la fin de ce monde-ci. On s'en ira en Italie Où doit bien être notre lit, Quelque part sous un pin marin, Quelque part sous le romarin. Le marbre est confident du monde Et ce jour-là, sur notre tombe, Un oiseau des plus audacieux Mangera la chair de nos yeux, Mangera la chair de nos yeux