Christine, dans ta chambre au dernier étage Avec le sérieux des marmots Tu dessinais sur les carreaux Des palmiers, des cœurs et des plages Tu disais «Va t'en, laisse-moi Non, reste, ne me quitte pas Serre-moi bien fort dans tes bras Non, surtout ne me touche pas» Je n'enlevais pas mon manteaux Assis dans un coin de la pièce J'attendais que coule un peu d'eau Sous le grand pont de ta tristesse Christine, Christine, tu avais de drôles de copains Qui me trouvaient con comme un manche Je les revois ricaner pour rien Assis par terre tout un dimanche Tu les trouvais tous adorables Puis tu prenais un air furieux Et tu criais «Ce sont des diables Viens mon amour, fuyons loin d'eux» Christine, dans ta chambre au dernier étage Avec le sérieux des marmots Tu dessinait sur les carreaux Des palmiers, des cœurs et des plages Quelle nuit a grippé ton chant? Qu'as-tu donc fait pour de l'argent? Dans quel égout du fond des temps As-tu traîné tes 18 ans? Quelle forteresse t'a emmuré? Allez, laisse-moi faire ton siège Va, pleure un peu pour soulager Tes silences de ville sous la neige Christine, Christine, un vilain jour, sur tes bras blêmes J'ai vu tes veines, j'ai vu tes peines Les trous d'aiguilles sur la peau blanche Font de la vie un long dimanche Ma petite sœur, mon chant d'oiseaux Mon cœur fragile et ma fortune M'a fait prisonnière d'un berceau Sidéral échoué sur la Lune Christine, dans ta chambre au dernier étage Avec le sérieux des marmots Tu dessinait sur les carreaux Des palmiers, des cœurs et des plages C'est une chanson réaliste La mode n'est pas à être triste Les temps sont gais, pleins de couleurs Les chanteurs chantent le bonheur On vit dans une publicité Sur nos fringues on a dessiné Des palmiers, des cœurs et des plages La solitude n'est qu'un mirage Christine, dans ta chambre au dernier étage Pour le locataire nouveau On a effacé des carreaux Les palmiers, les cœurs et les plages