Depuis plus de 20 ans que le rap existe en Algérie et l'incompréhension est toujours sans équivoque que ça soit des rappeurs, du public ou des « autorités » culturelles. Quoi dire ? Depuis le premier hit rap algérien signé par Hamidou en 1985: Jawla f lil, considéré comme le premier titre de rap dans le monde Arabe,. Depuis le départ des groupes comme MBS, Hamma et Intik en France fin des années 90 Depuis l'explosion de Lotfi Double Kanon au milieu des années 2000 Depuis qu'on écoute du rap algérien sur les publicités, les génériques d'émissions, de sitcoms, etc Depuis le lancement de radio el Bahdja Depuis l'émission Turbo musique sur Alger chaine 3 où le public a écouté les premiers groupes de rap algériens Depuis l'exil de dizaines de rappeurs algériens, etc A quand un droit et un espace à cette musique jusque-là considérée comme un divertissement pour ado en mal vie ? L'évolution fulgurante du rap algérien sur le plan de la créativité et de la débrouille défie tous les autres genres musicaux algériens. L'occupation de la toile et son utilisation via Facebook, Youtube, Mysapce et j'en pa**e est juste impressionnante ! La débrouille de ces jeunes réalisateurs sorties d'aucune école d'audiovisuelle pour donner une qualité d'image 1000 fois meilleure que celle de l'ENTV et les chaines privées confondues, le génie de ces jeunes qui enregistrent, mixent et mastearisent des chansons avec un home studio et qui arrivent à faire des disques pour que des éditeurs avides et sans scrupule les prennent gratuitement en scandant toujours le même slogan : « Essoug rah mayét » (le marché est mort- rien ne se vend) Toutes ces questions nous ramènent à la fameuse loi sur l'Art et l'Artiste, qui pour signalé n'est pas protégé. L'ONDA (Office National des droits d'auteurs et droits voisins), cette grande institution existe, mais à quoi elle sert réellement ? À imposer des timbres fiscaux sur des CD ? À cha**er les vendeurs d'MP3 à la sauvette ? Son travail n'a aucune répercussion sur l'artiste en vrai. Il devrait y avoir un SMIC pour les artistes à la base. Pour tout album un minimum de contrepartie fixé par une loi, pour toute prestation scénique pareil. Et avec tout ça le rap continue à exister, bon ou mauvais, démago ou créatif, conscient ou festif Le jour où ils comprendront, un pas en avant sera fait, car cette musique porte toute une génération