Mon âme a la candeur d'une chose étoilée, D'une neige de février… Ah ! retournons au seuil de l'Enfance en-allée, Viens-t-en prier… Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie, Comme tu faisais autrefois Lorsqu'en ma chambre, aux soirs, vers la Vierge fleurie Montait ta voix. Ah ! la fatalité d'être une âme candide En ce monde menteur, flétri, blasé, pervers, D'avoir une âme ainsi qu'une neige aux hivers Que jamais ne souilla la volupté sordide ! D'avoir l'âme pareille à de la mousseline Que manie une sœur novice de couvent, Ou comme un luth empli des musiques du vent Qui chante et qui frémit le soir sur la colline ! D'avoir une âme douce et mystiquement tendre, Et cependant, toujours, de tous les maux souffrir, Dans le regret de vivre et l'effroi de mourir, Et d'espérer, de croire… et de toujours attendre !