Edgar Sekloka - Croire en nous lyrics

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Edgar Sekloka - Croire en nous lyrics

Société marchande, société d'marchandages Où les restaurateurs turcs sont un peu marchands d'armes J'suis la cible, torturé, j'rappe en sortant de l'asile J'm'évade du nid et vole vers Un marché de vers sous des cachets acides Le spleen convoque mes larmes aux a**ises Le procès est ouvert, ils ont sorti les revolvers Veulent me forcer à oublier mes racines Alors j'fais l'artiste et je les retrouve Mes proches ont l'vertige, pourtant c'est l'underground qui me couvre J'suis pas bien haut, j'suis pas bien habillé Pourtant ce sont les livres qui me couvrent J'crèche chez ma mère à trente ans Un môme roi, c'était ça ou SDF à mi-temps Indépendant, mais j'ai pas de parachute Si j'saute dans leur système, j'perdrais mon but et ma lutte Sans même avoir essayé, faire en sorte que mes textes paient le loyer Pas a**ez libéral pour me faire soudoyer Pas a**ez loyal envers moi-même pour ne pas travailler Me revoilà plongeur, chauffeur-livreur J'ai fais des études de lettres, j'devrais être professeur Mais je tiens pas à enseigner l'aigreur Dans des ZEP coincées entre meurtres et pleurs Entre discrimination et victimisation Entre ces mots bankables dans les flashs informations Défaut de production, y a un bug dans mon disque J'suis pas un mouton qui vote pour leur tête de liste Chaussures en cuir, attaché case, v'là mon cercueil Tous les jours, j'le vois qui circule Tous les jours, près des tours à la Défense Tous les jours, dans les hôtels-clubs en Casamence Leur diable me guette en costard cravate, laptop dans la mallette Non, pas envie de jouir de ce mal-être Non, pas envie d'y céder ma quête Ma grand-mère meurt sous les yeux d'vant ma famille Qui n'la nourrit plus d'amour et crie à la famine Individualisme à outrance, même chez les miens J'rappe pour laver mon linge sale, nettoyer mes mains M'en voulez pas, c'est moi l'franchouillard A la fois nègre partout, à la fois nègre nulle part C'est moi l'rigolo, c'est moi l'clown jamais sérieux Ils sont dans l'brouillard, ceux qui croient en moi, mais j'les discerne C'est vrai, j'aspire à un peu de paix, quand j'serai un vieux crooner Juste un peu j'espère, parce que pour l'heure J'ai la gangrène, le virus de la gorge pleine Remplie des mes rimes lacrymo Et si je vous gène... C'est peut-être parce que j'vous aime Vous ma famille, vous ma femme, vous mon public, vous, vous Cette mélodie comme un bijou, comme mon coeur à genou Entendez-vous mon pouls? J'veux pas finir dominé comme la plupart La paradis, c'est maintenant, c'est pas plus tard J'suis l'petit peuple, moi Le pauvre, le cancrelat, celui qui crève la bouche offerte Quand les paroles ne pèsent pas, ma langue fait contrepoids Parce que ma langue n'est pas de bois Ma langue pour l'entendre, suffit pas d'un son Entre les notes, ça chante la révolution Non, non, pas celle-là, mais celle du papillon Battre de l'aile et mourir à petits pas fuyants Jusqu'ici la roue tourne comme l'horloge dans le vide Deux mille ans et l'Afrique nourricière n'a rien dans le bide Alors j'continue d'rêver et le rêve est réel Pour le vivre, dans les restaurants turcs, je lave la vaisselle Ca y est, on me resitue L'économie vole mes rêves, la poésie me les restitue Ca y est, on me resitue L'économie vole mes rêves, la poésie... Paroles rédigées et annotées par la communauté française de Rap Genius