On traverse un autre village sans nom Il se dessine par la fenêtre embrumée Les courbes de rêves dont je ne me souviens même pas Mes amis dorment sans peine autour de moi On a eu l'aurore pour revivre Et l'hiver pour sombrer Si je te racontais, tu ne comprendrais pas Le retour me refera taire, mais... Mais pour l'instant, j'ai le cœur dans les semelles et c'est vital Il me dit qu'il ne veut plus s'arrêter. Tout pour s'éloigner De ces règles invisibles Ces champs de mines Ces gens qui puent le mort Tout pour s'éloigner Un week-end, une année. Tout pour s'éloigner De cette mélancolie Que tous se partagent Se vautrant dans l'ennui Tout pour s'éloigner Un week-end, une année. On fera pleurer les morts et puis danser les mots On se saignera à blanc si c'est ce qu'il faut Dévaliser la machine à bonheur Pour mourir le sourire niché à fond de cœur.