Je suis là debout face à ces grandes étendues d'eau L'air salin et l'odeur du varech embaument mon nez Ce grand combat de perdu, c'est à lui que je tourne le dos En contemplant une a**emblée de goélands argentés Du haut de mon rocher, j'admire les fortes mélodies du vent Je m'éclipse car plus rien ne sera comme les temps d'antan Les gens des terres sont en tumulte, leur héritage est brocardé Mais je n'ai pas suivi leurs voies, leurs cœurs se sont enflammés En cette petite mer, où le vent lui-même a pris fuite Alors nos navires immobilisés, dépourvus de tactique Furent anéantis du premier jusqu'au dernier Cordages coupés, voiles déchirées Nos hommes affligés, extirpés puis torturés Les vieux n'ont guère de sagesse, les jeunes versent le sang Leurs discours ne sont que vanités, simples hommes de sang Je suis aux aguets, j'attends le voyageur, ici je dépéris Consterné par leurs actes, j'ai le cœur rempli de dépit J'ai vu le malheur, la décadence… J'ai vu l'étreinte, je vois…la fuite Tel l'unique feinte J'ai souvent fait le voyage vers le pays de l'étain L'idée de partir réchauffe mon cœur encore incertain Je quitte ces terres où j'ai vécu mon premier matin Vers ce havre où je connaîtrais la fin Soudain les brumes s'estompent et je vois l'horizon Des huitriers pie semblent crier une oraison Written by Pierre-Alexandre Plessix for Catuvolcus © 2012-2013