Toi le grand dépendeur d'andouilles, La terreur du mont Valérien, Ô Don Juan, chef de patrouille A qui mes yeux ne disaient rien. Et toi le chéri des cheftaines Qui portait si bien le bâton, Et brandissait un coeur de laine Accroché à ton mousqueton: Merci, Oh Merci! De n'avoir jamais rien compris A mes 15 ans timides. Merci, Oh Merci! De ne m'avoir jamais rien appris De m'avoir laissé les mains vides. Libre, libre, libre De venir jusqu'ici. Vous les faux dragueurs de banlieue Qui n'en faisiez pas tant que ça, Camouflant une frousse bleue Qu'on vous trébuche dans les bras, Me faisant danser mal à l'aise Chacun son tour bien poliment, Et m'abandonnant sur ma chaise Dans les chaussures de Maman: Merci, Oh Merci! De n'avoir jamais rien compris A mes 20 ans timides. Merci, Oh Merci! De ne m'avoir jamais rien appris De m'avoir laissé les mains vides. Libre, libre, libre De venir jusqu'ici. Vous les amies de tous les âges Toujours plus belles, mieux coiffées, Grâce à qui même mon visage Me semblait ennemi fieffé. Et vous qui plus tard si gentilles Parliez doucement chirurgie Pour ce nez, mon bien de famille, Qui ne m'a jamais fait de vacheries: Merci, Oh Merci! De n'avoir jamais rien compris A mes 20 ans en cage. Merci, Oh Merci! De ne m'avoir jamais rien appris, De m'avoir donné cette rage. Libre, libre, libre De venir jusqu'ici. La vie est une étrange fête Et je vous remercie vraiment, Car c'est bien vous qui m'avez faite Vous ne pouviez faire autrement. Il fallait bien que je sois laide Et bête pour avoir envie, Sans jamais demander votre aide, De me faire une belle vie. Merci, mais Merci! Aux rares qui avaient compris Qu'il valait mieux attendre Merci, oui Merci! De ne m'avoir jamais rien dit Et d'avoir bien voulu comprendre Que je devais libre Arriver jusqu'ici, Libre, libre, libre Arriver jusqu'ici...