Pas besoin d'une boule de cristal Pour voir que la Terre tourne mal Pas besoin non plus d'être un foudre de guerre Pour s'apercevoir que tout fonctionne à l'envers Le plus fidèle reflet du futur Il est dans la musique, la peinture Le cinéma, la danse ou bien la littérature On peut encore gommer pour effacer les ratures Et loin des philosophes, des prophètes Des tyrans, des empereurs d'opérette Le monde appartient aux plus sages d'entre nous Les savants, les poètes et les fous Ce sont eux qui labourent, qui sèment et qui vendangent Les vignes de nos rêves étranges Et ce sont eux qui rallument, certains soirs de déprime La petite étincelle d'espoir qui nous taquine Chevaliers de l'imaginaire Et navigateurs solitaires Ils s'embarquent sans carte, sans guide et sans boussole Pendant que, sur le quai, l'humanité se désole Le soleil est au bord de l'éclipse Et la nature humaine au bord de l'apocalypse Mensonges, hypocrisie, faux-semblants, simagrées
Langue de bois, croix de fer et tout est consommé Alors, de qui viendront à présent Les messages, les présages qu'on attend Si la vie fait confiance à ses meilleurs atouts Des savants, des poètes et des fous? Car ce sont eux qui labourent, qui sèment et qui vendangent Les vignes de nos rêves étranges Et ce sont eux qui rallument, certains soirs de déprime La toute petite parcelle d'espoir qui nous ranime Ni Bible, ni Coran, ni Thora Ne pourront dessiner ce que demain sera Mais les humains, je pense, ont ce pouvoir immense Hérité du creuset des âges et des consciences Le plus fidèle reflet du futur Il est dans la pensée, l'écriture Dans la page qui manque, dans l'esquisse, l'épure On peut encore gommer lorsque la scène est trop dure On pourrait tout changer pour demain Bâtir un autre avenir de nos mains Un monde où règneraient les plus sages d'entre nous Un monde où règneraient les plus sages d'entre nous Les savants, les poètes et les fous