Le bras se lève, la main prend l'verre, le coude se plie, l'alcool se sert. Et ça coule et ça gronde et ça couve comme une bombe. Ta voix dépa**e, t'es perspicace, ton corps s'élance, t'es pleine d'audace. Et tu brailles et tu piailles tu la veux, ta médaille. Les yeux se perdent, les mots palpitent, les lèvres débordent, le sens te quitte. Et t'es saoule et tu fouilles vers le fond et t'es ronde. Le réveil sonne, t'es encore morte, tous ces gens qui frappent à ta porte. Et tu planes et tu crains et tu crânes et tu t'plains. Comme un Indien, tu bois pour que ça serve. Comme la Méduse, hirsute, défend Minerve. Ton arme à toi, c'est la bave et la verve. Comme un Indien tu bois pour quitter la réserve
La nuit est blanche, criblée de trous, la mémoire tranche et tu vois flou. Et tu trembles et t'es lourde et tu penches et t'es sourde. T'as trop parlé, t'es mal tombée j'préfère pas tout te raconter. Et t'es seule dans ta mare et t'as mal à la gueule. T'es sous la douche, ça te revient, les mots remontent, c'est pas les tiens Et tu ris et tu fronces tes sourcils qui s'enfoncent. Tu te demandes à quoi ça rime, pourquoi tu programmes ton abîme. Et l'eau coule dans le trou et t'oublies et c'est tout. Comme un Indien, tu bois pour que ça serve. Comme la Méduse, hirsute, défend Minerve. Ton arme à toi, c'est la bave et la verve. Comme un Indien, tu bois pour quitter la réserve.