Parce que l'histoire commence sur le boulevard Ménilmontant Et que pour cette musique des lettres j'ai vraiment pris mon temps Parce qu'on est toujours un peu seul dans nos silences et dans nos sourires trop distants Parce qu'on a traversé le deuil sous les flocons de neige d'un ciel trop menaçant Parce qu'en six ans ouais j'en ai fait des soirées slam Dans ces cafés à savourer tous ces instants qui caressent l'âme Parce que l'oralité se partage autour d'une scène autour d'une table Et qu'à douze ans j'avais déjà quelques quatrains dans mon cartable
Parce que l'homme reste un animal qui s'habitue à tout Et qu'on apprend à s'relever seulement si on prend des coups Parce qu'entre deux notes j'aimerais saisir le hurlement du sourd Ce cri sans gorge et sans glotte qui combat l'ironie du sort Parce qu'on écrit un peu partout pour que nos paroles restent fugitives Et qu'on ira jusqu'au bout jusqu'à ce que poème s'ensuive Parce que j'aurai encore longtemps cette boule nouée au fond du ventre Et que je n'suis pas mort si ma musique est vivante